Maroc : l’exécutif accélère la libéralisation du dirham
La banque centrale marocaine vient d’annoncer que la première étape de la libéralisation de la monnaie sera mise en œuvre dans les semaines à venir. Une nouvelle favorablement accueillie par les institutions financières internationales, d’autant plus que la mise en oeuvre était plutôt attendue au deuxième semestre 2017.
C’est dans une déclaration à l’agence Reuters que les autorités monétaires du royaume annoncent la date du coup d’envoi d’un long processus qui devrait mener à la libéralisation du dirham — en lieu et place du régime de change semi-flexible instauré par le royaume chérifien depuis les années 80.
« Nous allons commencer la première phase au deuxième trimestre. Je ne peux pas dire combien de temps durera chaque phase, cela dépend du marché », a expliqué Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib à l’agence britannique.
Le lancement de ce processus a été favorablement accueilli par les institutions financières internationales. « Le passage progressif à un régime de taux de change plus flexible annoncé par Bank Al-Maghrib devrait contribuer à renforcer la compétitivité du Maroc », peut-on lire dans le tout récent rapport semestriel de suivi de la situation économique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la Banque mondiale.
Quinze ans pour arrive à un dirham flottant
L’institution de Bretton Woods fait ainsi référence à la possibilité pour le Maroc de corriger la valeur de sa monnaie lorsque la conjoncture l’impose. Mais avant d’en arriver à une flexibilité totale du dirham, il va falloir attendre jusqu’à 15 ans selon Bank Al-Maghrib. La première étape devrait consister en l’instauration de bandes de fluctuation, a priori de plus ou moins 5% par rapport à une valeur par défaut.
La parité centrale serait alors maintenue et la banque centrale continuerait d’intervenir si le dirham s’éloigne trop de la parité mais la marge de flottement sera plus importante que celle actuellement en vigueur. À rappeler que le taux de change du dirham est fixé actuellement par un panier de devise composé à 60% en euro et 40% en dollars. Et les réserves de devises du royaume restent à un niveau assez confortable : près de 252 milliards de dirhams (23 milliards d’euros) permettant de couvrir plus de six mois d’importations.
Le passage à un taux de change plus flexible, où la valeur du dirham dépendrait plus librement de l’offre et de la demande de la monnaie sur le marché de change, est en discussion depuis de nombreuses années. Il avait été relancé lors de l’octroi par le FMI d’une « ligne de précaution et de liquidité » — sorte d’autorisation de découvert bancaire — au Maroc, que Rabat peut activer en cas de crise aiguë de sa balance de paiements. [Pour une explication en vidéo des raisons de la libéralisation du dirham, voir cette vidéo du youtubeur marocain Mustapha Swinga]
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