Maroc : quelle feuille de route pour le gouvernement El Othmani ?

Dans sa déclaration de politique générale, le nouveau chef du gouvernement a fixé des objectifs chiffrés tant sur les plans économique que social. Sans surprise, c’est un programme dans la continuité de celui de ses prédécesseurs.

Le chef du gouvernement Saadeddine El Othmani (au centre), aux côtés de Mustapha Ramid (à gauche), ministre PJD. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Le chef du gouvernement Saadeddine El Othmani (au centre), aux côtés de Mustapha Ramid (à gauche), ministre PJD. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

fahhd iraqi

Publié le 21 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Baptême du feu pour Saadeddine El Othmani ! Deux semaines après la nomination de ses ministres, le chef du gouvernement a présenté devant les députés et les conseillers sa déclaration de politique générale, le mercredi 19 avril.

Les cinq engagements

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Les cinq axes de cette déclaration gouvernementale sont compilés dans un document de 90 pages. Un document plutôt riche en objectifs chiffrés que le cabinet de El Othmani s’engage à atteindre d’ici la fin de son mandat, soit à l’horizon 2021. Les voici :

  • soutenir le choix démocratique et les principes de l’État de droit ainsi que la consécration de la régionalisation avancée
  • renforcer les principes d’intégrité, la réforme de l’administration et la consécration de la bonne gouvernance
  • développer le modèle économique du Maroc, promouvoir l’emploi et le développement durable
  • renforcer le développement humain et la cohésion sociale
  • consolider le rayonnement du Maroc à l’international et défendre ses causes justes à travers le monde… 

Le défi du désendettement

Sur le plan économique, le gouvernement promet un taux de croissance annuel moyen du PIB compris entre 4,5 et 5,5%, ainsi que la maîtrise du taux d’inflation à un niveau inférieur à 2%. El Othmani promet également de ramener la dette du Trésor à moins de 60% du PIB et s’engage sur un maintien du déficit budgétaire à moins de 3%. Conséquence : l’État va devoir fournir un grand effort de désendettement qui ne peut être réalisé, vu la structure déficitaire du budget, qu’au détriment d’autres dépenses publiques telles que les investissements ou la masse salariale des fonctionnaires. D’autant plus que dans sa déclaration, El Othmani a quasiment occulté le volet des recettes fiscales.

Améliorer l’emploi

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Par ailleurs, le chef de gouvernement s’engage à ramener le taux de chômage à hauteur de 8,5% à la fin de son mandat. Il s’agira, entre autres, d’accompagner près de 100 000 travailleurs du secteur informel afin qu’ils deviennent des auto-entrepreneurs. Enfin, le nouveau gouvernement aspire à permettre au Maroc de figurer dans le Top 50 du classement Doing Business de la Banque mondiale, ce qui revient à lui faire gagner au moins 18 places.

Des chantiers sociaux

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Au niveau social, les objectifs chiffrés du nouveau gouvernement ne manquent pas non plus. Au sujet de l’éducation, il est question d’améliorer le taux des élèves atteignant le cycle secondaire à 97%, contre 88% actuellement, mais aussi de réduire de 10 points de base le pourcentage des Marocains analphabètes (30% aujourd’hui). Le taux de généralisation de la couverture maladie devrait également passer de 60% aujourd’hui à 90% à horizon 2021 et le taux de mortalité infantile devrait être ramené à 2% alors qu’il est aujourd’hui de 2,7%. En matière d’habitat, enfin, l’objectif est de réduire de moitié le déficit actuel de logements estimé à 400 000 unités.

Une investiture acquise

À la fin de ce mandat, le gouvernement El Othmani sera comptable du taux de réalisation de son  programme. En attendant, les élus vont devoir débattre de la faisabilité et de la crédibilité de ce dernier avant d’accorder leur confiance à la nouvelle équipe. Les débats démarreront dans l’hémicycle dès le lundi 24 avril, mais le vote de confiance semble acquis : la coalition composée de six partis compte 240 députés sur les 395 élus.

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