RDC : les 17 militants de la Lucha interpellés à Goma toujours en détention
Pour être libéré, chaque militant de la Lucha interpellé mercredi à Goma pour « incitation à la désobéissance » devra s’acquitter d’une « amende transactionnelle » d’un montant d’environ 50 euros. C’est du moins ce qu’aurait décidé le parquet, explique l’un des avocats du mouvement. L’ONG Amnesty international a appelé à leur libération.
48 heures après leur arrestation, les 17 membres de la Lucha interpellés mercredi 19 mars à Goma n’ont toujours pas retrouvé la liberté.
« À l’issue des auditions de toutes les personnes, le parquet a décidé de retenir contre eux la charge d’incitation à la désobéissance aux lois et aux autorités auprès de la population », explique l’un des avocats du mouvement à Jeune Afrique.
« Une amende transactionnelle leur est demandée en échange de leur libération éventuelle », poursuit-il. Le parquet a pour sa part refusé de communiquer sur le sujet. L’amende transactionnelle est une peine prévue par la loi congolaise, qui en fixe également les modalités.
Amende transactionnelle
« Il n’est pas question de payer l’amende transactionnelle car ce serait avouer avoir commis une infraction, ce qui n’est absolument pas le cas », s’insurge un porte-parole de la Lucha auprès de Jeune Afrique. D’après l’avocat de l’organisation, le parquet aurait fixé cette amende aux environs de 48 euros par personne détenue.
« L’amende transactionnelle ne doit pas devenir un moyen pour la justice congolaise de marchander la liberté pour des citoyens qui sont arrêtés arbitrairement, en exerçant des libertés consacrées par la constitution de leur pays et le droit international », pointe de son côté Christian Rumu, chargé de campagnes pour l’Afrique des Grands-Lacs à Amnesty International.
« Nous demandons aux autorités congolaises de libérer immédiatement et sans conditions les 17 militants de Lucha détenus à Goma et de mettre fin aux atteintes répétées à la liberté de manifestation pacifique », poursuit-il.
Une manifestation pacifique
Peu avant leur arrestation, mercredi, les 17 militants de la Lucha marchaient en direction du bureau provincial de la Banque centrale du Congo. Ils comptaient y faire un sit-in, pour présenter plusieurs demandes à cet organe, notamment des mesures pour permettre aux clients d’une banque commerciale et de plusieurs coopératives de microfinance en difficulté financière de recouvrer leur épargne.
Mais ce sit-in n’a jamais eu lieu. Car sur le chemin, les militants ont été interpellés par les forces de l’ordre pour « trouble à l’ordre public ». Un motif que conteste toujours vigoureusement l’organisation. « Nous avions informé par écrit les autorités de Goma de la tenue de cette manifestation pacifique », indiquait le mouvement dans un communiqué, quelques heures après l’arrestation de ses militants.
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