Afrique du Sud : scandale autour d’une peinture montrant Zuma en train de violer Mandela
Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud a condamné vendredi une peinture polémique de l’artiste Ayanda Mabulu mettant en scène le président Jacob Zuma en train de violer l’icône de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela.
![Le président sud-africain Jacob Zuma, le 3 novembre 2016 au Zimbabwe. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/11/28/zuma600.jpg)
Le président sud-africain Jacob Zuma, le 3 novembre 2016 au Zimbabwe. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA
Le tableau très explicite intitulé « L’économie du viol » montre Nelson Mandela en train de se faire sodomiser par un Jacob Zuma hilare, assis sur un fauteuil.
« Un travail grotesque et de mauvais goût »
« Bien que nous respectons la liberté d’expression de Mabulu, nous trouvons son travail grotesque, incendiaire et de mauvais goût », s’insurge l’ANC dans un communiqué.
« Peu importe le message qu’il veut envoyer à l’ANC et au président Zuma, nous voyons ce travail comme une exploitation de l’art créatif au service d’abominables fins », poursuit le communiqué.
La fondation Nelson Mandela a elle aussi condamné cette peinture, la qualifiant de « désagréable ».
« Notre violeur de président »
Depuis jeudi et la publication de l’oeuvre sur la page Facebook de l’artiste, les réactions ont été nombreuses sur les réseaux sociaux sud-africains, partagées entre de rares soutiens à l’artiste et une flopée de messages de dégoût.
L’artiste s’est défendu jeudi soir au micro de la radio Cape Talk.
« Le message de la peinture est simple et clair : le pays et tout ce pour quoi on s’est battu (…) est constamment violé par notre violeur de président », a déclaré Ayanda Mabulu.
Un artiste polémique
Ce dernier n’en est pas à son coup d’essai et il a même fait des peintures dénudées de Jacob Zuma une de ses marques de fabrique.
En octobre 2015, dans « La Pornographie du pouvoir », il avait mis en scène une jeune femme contrainte de faire une fellation au président Zuma tout en étant violée par une hyène habillée en colon.
La scène qui se déroulait devant un cirque représentant le parlement sud-africain constituait selon l’artiste une allégorie de la jeune démocratie molestée par ses dirigeants et avait déjà suscité une vive polémique.
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