Photographie : chapitre manquant
Une exposition remarquable revient sur la présence africaine en Grande-Bretagne au XIXe siècle.
![Le prince éthiopien Dejazmatch Alamayou, amené en Angleterre à 7 ans. © Domaine public](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/10/05/001102014113356000000JA2803p104_1.30.jpg)
Le prince éthiopien Dejazmatch Alamayou, amené en Angleterre à 7 ans. © Domaine public
Un groupe de jeunes chanteurs sud-africains, une ancienne esclave drapée dans une vaste robe victorienne, un prince éthiopien… Jusqu’au 29 novembre, l’exposition "Black Chronicles II" présente à Londres de superbes clichés d’Africains datant du XIXe siècle. Avec Mark Sealy, la cocommissaire Renée Mussai entend utiliser l’histoire de la photographie pour "éclairer les chapitres manquants de l’histoire et de la culture britanniques, et en particulier l’histoire et la culture noires".
Le premier pas d’un vaste projet
Ainsi les images des chanteurs sud-africains ont-elles été réalisées entre 1891 et 1893 dans les studios de la London Stereoscopic Company, à l’époque où les artistes, cherchant à lever des fonds pour construire une école dans leur pays, avaient chanté pour la reine Victoria à Osborne House, sur l’île de Wight. Les plaques de verre avaient disparu depuis plus de cent vingt ans…
Sara Forbes Bonetta fut, elle, enlevée en Afrique de l’Ouest et "sauvée" par le capitaine Frederick E. Forbes, qui "l’offrit" à la reine. Quand au prince éthiopien, Dejazmatch Alamayou, il fut amené en Angleterre à l’âge de 7 ans après que les troupes britanniques eurent tué son père en Abyssinie. Il mourut de pleurésie en 1879…
Autant d’histoires individuelles ressuscitées qui viennent démontrer que l’interpénétration culturelle entre l’Afrique et le Royaume-Uni est bien plus ancienne qu’on veut bien le dire. "Black Chronicles II" n’est que le premier pas d’un projet plus vaste, "The Missing Chapter", visant à explorer la "relation ombilicale" entre l’ancienne puissance coloniale et son empire.
Sara Forbes Bonetta a été "offerte" à la reine Victoria quand elle était enfant. © Domaine public
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