Afrique du Sud : 3 clés pour comprendre l’affaire Henri van Breda, accusé d’avoir tué sa famille à la hache
Le procès d’Henri va Brenda s’est ouvert ce lundi 24 avril devant le tribunal du Cap, dans le sud-ouest de l’Afrique du Sud. Le jeune homme de 22 ans est soupçonné d’avoir tué sa famille à la hache début 2015. Il plaide non coupable.
C’est l’histoire d’un crime − encore non élucidé − perpétré au cœur même des beaux quartiers sud-africains, à une cinquantaine de kilomètres du Cap, et qui passionne le pays.
Ce que l’on sait
Au petit matin du 27 janvier 2015, les corps sans vie de Martin, Teresa et Rudi van Breda sont retrouvés dans leur luxueuse propriété de Stellenbosch, la capitale sud-africaine du vin, située dans le sud-ouest de l’Afrique du Sud.
Les plaies des victimes indiquent qu’elles ont toutes été assassinées à coups de hache. Seuls deux membres de la famille surivivent à ce carnage.
Il s’agit de Marli, la cadette âgée de 16 ans. Grièvement atteinte au cou et à la tête, elle reste six semaines dans le coma. Aujourd’hui, elle souffre d’amnésie rétrograde. Il y a aussi Henri, 20 ans à l’époque, légèrement blessé à coups de couteau, et qui fait figure de rescapé miraculeux.
La version du seul survivant
Après le drame, Henri explique aux policiers que sa famille a été victime d’un individu cagoulé. Une version des faits qu’il a à nouveau exposée, ce lundi 24 avril, à l’ouverture du procès de l’affaire dite Henri van Breda dans un tribunal du Cap.
Car le jeune homme, qui a 22 ans aujourd’hui, est soupçonné d’être l’auteur du massacre. Assis, tête basse, dans le box des accusés, il a plaidé « non coupable ». « Je nie être coupable des crimes qui me sont reprochés », a-t-il par ailleurs affirmé dans une déposition lue par son avocat, Pieter Botha.
Dans ce document, il a également soutenu que la nuit du drame, après une « soirée normale en famille » et alors qu’il s’était réveillé pour aller aux toilettes, il a entendu, le jour du drame, de « bruyants claquements ». C’est alors qu’il a vu l’intrus en train d’attaquer son frère Rudi avec une hache.
À le croire, ce sont ses appels de secours qui ont attiré son père, lequel tentera en vain de neutraliser l’agresseur. « Il a été frappé alors qu’il se jetait sur l’assaillant. Il a été touché plusieurs fois et je me souviens que l’agresseur riait alors qu’il frappait mon père », décrit l’accusé.
Selon lui, l’assaillant s’est ensuite rendu dans une autre pièce pour s’en prendre aux femmes de la famille. Henri van Breda explique qu’il a tenté, à son tour, de le de maîtriser mais que l’agresseur lui a porté plusieurs coups de couteau avant de prendre la fuite.
Après avoir tenté en vain de poursuivre le meurtrier, le jeune homme se serait évanoui. « Je me suis réveillé dans l’escalier, je ne sais pas combien de temps je suis resté inconscient », assure-t-il, « je suis allé à la cuisine et j’ai essayé plusieurs fois d’appeler les secours ».
La version de la police
Ce récit détaillé du jeune Henri n’a pas aidé les enquêteurs à éclaircir les diverses zones d’ombre qui entourent cette affaire vieille de deux ans.
Pourquoi avait-t-il mis quatre heures avant de téléphoner aux secours par exemple ? Et pourquoi l’entend-on clairement rire nerveusement dans l’enregistrement audio de cet appel ? Était-il accro au « tik », cette drogue dérivée de la métamphétamine qui engendre des comportements ultra-violents ? Ce sont ces interrogations qui ont entraîné l’inculpation de Henri van Breda pour meurtre, un an et demi après les faits.
Ce lundi, le policier arrivé le premier sur la scène de crime a contesté la version de l’accusé. Appelé à la barre, Adrian Kleynhans a décrit avoir trouvé Henri van Breda devant la maison, couvert de sang et l’haleine chargée d’alcool. « Je lui ai demandé s’il était seul dans la maison. Il m’a dit que non, et que ses parents avaient été attaqués avec une hache. » Le policier a par ailleurs assuré n’avoir décelé aucune trace d’effraction, ni de tentative de cambriolage.
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