Le Nigeria durcit le contrôle des changes
Confrontées à la chute des cours du pétrole, les autorités nigérianes multiplient depuis plusieurs mois les mesures censées atténuer l’impact de la crise. Dernière proposition en date : le durcissement du contrôle des changes.
La Banque centrale du Nigeria a annoncé ce vendredi 19 décembre des mesures pour enrayer la spéculation contre la monnaie nationale, le naira, qui a chuté avec la baisse des prix du pétrole. Concrètement, les acheteurs de devises sur le marché interbancaire ou auprès d’un courtier devront les restituer à la banque centrale s’ils ne les utilisent pas dans les 48 heures, a indiqué l’institution dans un communiqué.
Les particuliers et les banques qui ne se plieront pas à cette injonction « seront soumis aux sanctions qui s’imposent, lesquelles pourront inclure une suspension du marché des changes », a averti la Banque centrale du Nigeria.
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Mesures
Premier producteur de pétrole du continent, le Nigeria dépend à 70% de ses exportations de brut pour son budget et à 90 % pour ses recettes en devises.
Le président nigérian, Goodluck Jonathan, a averti mardi que le gouvernement serait contraint de revoir à la baisse le montant de ses dépenses financées par le pétrole si les cours continuaient à chuter. Abuja a déjà pris une série de mesures pour répondre à la baisse des cours de l’or noir sur le marché mondial, dont une dévaluation de 8% du naira annoncée le mois dernier par la banque centrale. Le Nigeria a également réduit de 78 à 65 dollars la valeur de référence du baril de pétrole utilisée pour calculer son budget.
La ministre des Finances a déjà revu mercredi à la baisse les prévisions de croissance pour 2015 et proposé une réduction modeste des dépenses, la première économie africaine tentant de faire face à la chute mondiale des prix du pétrole. Ngozi Okonjo-Iweala a indiqué que la précédente estimation de croissance pour 2015, à 6,35% du PIB, avait été abaissée à 5,5%. Les propositions de la ministre, qui doivent être approuvées par les parlementaires, sont le dernier signe en date de la sévère crise qu’affronte le Nigeria en raison de l’effondrement du marché mondial du pétrole.
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