Cacao : les pays producteurs veulent reprendre la main sur les prix

Réunis le 24 avril à Abidjan, où l’Organisation internationale du cacao pendait la crémaillère de son nouveau siège après 44 ans à Londres, les principaux producteurs mondiaux de fèves de cacao se sont engagés à coordonner leurs volumes et à trouver de nouveaux débouchés pour les ventes.

Sur la route reliant Yamoussoukro à Bouaflé, en Côte d’Ivoire, le 19 juillet 2015. © Philippe Guionie/Myop pour J.A.

Sur la route reliant Yamoussoukro à Bouaflé, en Côte d’Ivoire, le 19 juillet 2015. © Philippe Guionie/Myop pour J.A.

Publié le 25 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Séchage des fèves de cacao à la Finca Sampaka, près de Malabo. © Vincent Fournier/Jeune Afrique
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Crise du cacao : une filière en pleine restructuration

Production, commercialisation, financement, débouchés… La récente chute des cours mondiaux du cacao astreint les professionnels du secteur à repenser l’organisation de leur filière.

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Frappée de plein fouet par la chute brutale de 30% des cours mondiaux du cacao (à 1834 dollars la tonne le 25 avril 2017 à Londres, contre 3390 dollars à son plus haut le 4 décembre 2015) qui impacte leurs économies, les pays producteurs ont décidé d’unir leurs forces et de préparer des stratégies visant à inverser la tendance.

Réunis à Abidjan le 24 avril pour une réunion de haut niveau, en marge de l’inauguration officielle du siège de l’Organisation internationale du cacao (Icco), six résolutions, dont l’essentiel n’a pas été divulgué, ont sanctionné leurs pourparlers.

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« Nous sommes tombés d’accord sur la production, et nous devrons davantage faire la promotion de la transformation et de la consommation au niveau local. Nous devrons aussi regarder vers les marchés émergents », a déclaré Luis Valverde, le président du conseil de l’Icco.

Plusieurs pays africains étaient évidemment présents parmi les pays producteurs représentés à la réunion de crise d’Abidjan ce lundi 24 avril, le continent contribuant à hauteur de 73% à la production mondiale de fèves de cacao en 2014 selon l’Icco. Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria ou le Togo ont pris l’engagement d’augmenter leur influence sur les cours, pour éviter d’avoir à subir de douloureuses répercussions.

Davantage de contrôle sur les stocks

Comme celles qui s’abattent actuellement sur leurs économies. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, estime à 300 milliards de F CFA (457 millions d’euros) ses pertes de recettes fiscales et Alassane Ouattara annonçait jeudi dernier une baisse de 10% des dépenses d’investissement de l’État.

De même pour le Ghana, deuxième producteur mondial, qui estime avoir perdu environ un milliard de dollars de recettes d’exportations. Le Ghana et la Côte d’Ivoire avaient d’ailleurs, dès la semaine passée, fait part de leur intention de créer un comité bilatéral sur la production et les prix.

600 000 familles concernées par la chute des cours au Cameroun.

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Au Cameroun, ce ne sont pas moins de 600 000 familles tributaires de la production de fèves de cacao qui sont touchées par la chute des cours, a expliqué Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre camerounais du Commerce, également présent lors de la rencontre d’Abidjan.

À Abidjan, même si la stratégie n’a pas été affichée formellement, les pays producteurs ont montré leur volonté d’agir en synergie contre la mainmise des pays consommateurs, sur les stocks tout particulièrement qu’ils détiennent dans leur immense majorité. Alors que les pays producteurs n’en conservent qu’une quantité marginale. Ce qui ne leur laisse que peu de latitude pour choisir la date à laquelle ils souhaitent vendre.

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