Nigeria : libération de Nnamdi Kanu, leader indépendantiste biafrais

Nnamdi Kanu, le principal leader indépendantiste biafrais, incarcéré depuis octobre 2015, a été remis en liberté sous caution, après plusieurs décisions de justice en sa faveur rejetées par le gouvernement, a annoncé son avocat samedi.

Le principal leader indépendantiste biafrais, Nnamdi Kanu, le 25 avril 2017 à la sortie du tribunal à Abuja. © Stringer/AFP

Le principal leader indépendantiste biafrais, Nnamdi Kanu, le 25 avril 2017 à la sortie du tribunal à Abuja. © Stringer/AFP

Publié le 29 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

« Nnamdi Kanu a rempli les conditions de sa libération. Il est sorti de prison », a déclaré son avocat, Ifeanyi Ejiofor, à l’AFP.

Chef de file du mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (Ipob), une région située dans le sud-est du Nigeria, Nnamdi Kanu était poursuivi aux côtés de trois autres membres de l’Ipob, notamment pour trahison, accusation qu’il dément.

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M. Kanu, incarcéré dans la prison de Kuje, près d’Abuja, la capitale du Nigeria, est également à la tête de Radio Biafra station, une antenne indépendantiste diffusée de Londres.

Un tribunal nigérian avait ordonné sa libération sous caution mardi dernier pour des raisons de santé.

Les conditions de sa libération incluent une caution de 300 millions de nairas (près d’un million de dollars), mais également l’interdiction d’assister à toute manifestation ou d’être associé à une foule de plus de 10 personnes.

Cette décision intervient à un mois du cinquantenaire de la déclaration de sécession du Biafra, le 30 mai, qui avait entraîné le pays dans une terrible guerre civile.

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L’arrestation et la longue incarcération du leader indépendantiste ont provoqué la colère des peuples igbo, l’un des trois groupes ethniques les plus importants du Nigeria.

Plusieurs manifestations organisées pour réclamer sa libération ont tourné au bain de sang.

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Amnesty International a accusé les forces de sécurité nigérianes d’avoir tué « au moins 150 membres et partisans de l’organisation pro-Biafra Ipob » au cours de l’année dernière, ce qu’Abuja nie en bloc.

Selon Amnesty, au moins 60 militants ont été tués lors de commémorations du début de la guerre civile du Biafra le 30 mai 2016 à Onitsha, dans l’Etat d’Anambra.

Abuja a toujours refusé de libérer M. Kanu malgré les ordonnances de plusieurs juges en ce sens – dont le juge de la Cour régionale de la communauté des pays d’Afrique de l’Ouest (Cédeao).

Le conflit pour l’indépendance du Biafra de 1967-70 avait fait plus d’un million de morts, la plupart d’entre eux de famine et de maladie, et reste un sujet extrêmement sensible et clivant au Nigeria.

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