Golfe de Guinée : les actes de piraterie ont presque doublé en seulement un an
En augmentation constante depuis 2012 dans le golfe de Guinée, la piraterie est devenue un problème majeur pour les pays de la zone. Un rapport publié mardi par l’ONG One Earth Future détaille les caractéristiques de ces attaques ainsi que leurs coûts financier et humain.
Avec une augmentation de près de 76% des attaques armées contre des bateaux entre 2015 et 2016, le golfe De Guinée reste l’épicentre de la piraterie mondiale, selon un rapport publié mardi par la fondation One Earth Future, une ONG qui promeut de nouvelles méthodes de gouvernance internationale, à travers son projet Ocean Beyond Piracy dont la vocation est d’encourager la coopération internationale pour réduire la piraterie.
Le rapport dénombre 95 incidents liés à la piraterie dans le golfe de Guinée en 2016, contre 54 en 2015.
Changement de mode opératoire
Cette recrudescence des attaques s’accompagne d’un changement de mode opératoire : les pirates privilégient désormais les enlèvements des membres d’équipage pour rançon, une technique plus simple, moins risquée et moins coûteuse que les détournements de cargos. Ainsi, entre 2015 et 2016, la région n’a connu que deux détournements, contre une augmentation de 30% des prises d’otages. Le nombre de marins ayant connu une attaque est quant à lui passé de 1 225 en 2015 à 1 921 en 2016. Parmi les 144 personnes prises en otage en 2016, 44 n’ont pas encore été libérées.
Le Nigeria, nœud du problème
Cette augmentation des actes de piraterie a un coût : 793,7 millions de dollars en 2016, selon le rapport. La dissuasion pèse lourd dans cette facture. Les armées régionales et internationales, les contractants privés, les mesures de protection… représentent des dépenses de 636,1 millions de dollars. Les pays de la région ont récemment créé un organisme de coopération pour la sécurité maritime. « Le réseau n’est pas complètement stabilisé ni bien équipé mais il permet des échanges informels à ce stade qui promettent de s’intensifier à l’avenir » explique une source militaire qui a requis l’anonymat.
Si la piraterie dans le golfe de Guinée est un problème transnational, le Nigeria demeure « le nœud du problème et le tenant de la solution », selon notre source. Ainsi, le rapport souligne que deux tiers des attaques de la zone ont eu lieu dans les eaux nigérianes.
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