Ce jour-là : le 4 mai 1961, 13 Américains montent dans un bus pour dénoncer la ségrégation raciale dans les transports

La Cour suprême des États-Unis vient à peine de signer l’arrêt Boynton v. Virginia, rendant illégale la ségrégation dans les bus inter-États, qu’une poignée de militants décident de le mettre à l’épreuve. En ce 4 mai 1961, ceux que l’on appellera plus tard les « Freedom Riders » commencent leur périple : de Washington, ils prennent la direction des États du sud où la ségrégation est encore bien réelle. Leur route sera pavée d’embûches.

En mémoire des freedom rides de 1961, le musée des droits civiques d’Atlanta expose le visage des militants qui ont participé au mouvement. © @David Goldman/AP/SIPA

En mémoire des freedom rides de 1961, le musée des droits civiques d’Atlanta expose le visage des militants qui ont participé au mouvement. © @David Goldman/AP/SIPA

Publié le 4 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Blancs et noirs, femmes et hommes, les 13 personnes qui montent à bord de ce bus à destination de la Nouvelle-Orléans ce 4 mai 1961 partagent le même espoir : mettre fin à la ségrégation raciale qui déchire le pays en deux, entre d’un côté les États qui respectent l’arrêt Boynton v. Virginia rendu en 1960 et de l’autre ceux qui continuent de séparer les passagers des bus en fonction de leur couleur de peau.

Un parcours risqué

Telle qu’imaginée par ses organisateurs – les membres du Congrès de l’égalité raciale (Congress of Racial Equity, ou CORE) -, l’arrivée des Freedom Riders dans la capitale de la Louisiane doit avoir lieu le 17 mai. Pourtant, ce n’est qu’une dizaine de jours plus tard que les militants toucheront au but.

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Après avoir subi les attaques d’une foule hostile à l’application de l’arrêt à Rock Hill, une ville située à la frontière entre la Caroline du nord et la Caroline du sud le 9 mai, les militants font une rencontre fondamentale : le 13 mai, à Atlanta, leur chemin croise celui de Martin Luther King. Celui-ci refusera de les accompagner, mais l’épisode nourrit la détermination des Freedom Riders.

Pourtant, la situation dégénère dès le lendemain, lors de leur passage à Anniston, dans l’Alabama. Pris en étaux par des membres du Klu Klux Klan, le bus est arrêté, ses pneus sont crevés et il s’en faut de peu pour que ses passagers ne soient tués : une bombe incendiaire est lancée à l’intérieur du véhicule, qui s’enflamme aussitôt. Mais aidés par un des agents du FBI chargés de les suivre, les militants réussissent à s’extraire. Sans lui, ils seraient peut-être morts, brûles vifs.

Le mouvement gagne en force

Battus mais loin d’abandonner, et malgré plusieurs arrestations et de nouvelles attaques de la part du Klu Klux Klan, les 13 militants réussissent à atteindre la capitale de la Louisiane à la fin du mois de mai 1961. Leur exemple fera progressivement naître des centaines d’autres vocations de Freedom Riders.

Alors qu’ils étaient seulement 13 au départ de Washington en mai, ils seront près de 400 en novembre de la même année, lorsque Robert Kennedy, alors procureur général des États-Unis, obligera les états ségrégationnistes à appliquer la loi fédérale.

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De nombreuses années se sont écoulées depuis ces événements, pourtant le terme de Freedom Ride continue d’être utilisé aujourd’hui. Certaines associations organisent par exemple des Freedom Rides à vélo, pour sensibiliser les personnes aux trafics d’êtres humains ou encore des Women’s Freedom Ride pour promouvoir la place des femmes dans la société. La cause à défendre n’est plus celle de 1961, mais le pouvoir contestataire et la force symbolique des Freedom Rides sont restés les mêmes.

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