Ebola : le FMI accorde une aide supplémentaire aux pays touchés
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé vendredi une enveloppe supplémentaire de 130 millions de dollars en faveur des trois pays les plus frappés par Ebola (Guinée, Liberia, Sierra Leone) qui bénéficient déjà de plans d’aide de l’institution.
"Si elle n’est pas maîtrisée, l’épidémie va effacer les avancées que ces trois pays ont réalisées au cours des récentes années", a mis en garde la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, citée dans un communiqué. La plus grande partie de cette rallonge budgétaire (49 millions de dollars) sera versée au Liberia, le montant restant étant à peu près équitablement réparti entre la Sierra Leone et la Guinée, selon le communiqué.
Cette aide d’urgence s’ajoutera aux programmes d’assistance du Fonds dans ces trois pays et servira à couvrir partiellement les "trous" budgétaires creusés par Ebola et estimés à 100 millions de dollars pour chacun d’entre eux, indique le FMI.
"Des soutiens supplémentaires (…) de partenaires bilatéraux et multilatéraux sont nécessaires pour éviter de douloureuses mesures d’ajustement et préserver la stabilité macro-économique", a estimé Mme Lagarde.
Aide d’urgence de la Banque mondiale doublée
Jeudi, la Banque mondiale a quasiment doublé son aide d’urgence, de 230 à 400 millions de dollars, tandis que la communauté internationale réunie à l’ONU à New York était appelée à faire plus pour enrayer l’épidémie. "C’est très important que l’OMS, Médecins sans Frontières, tous ceux qui aident sur la ligne de front aient suffisamment de fond mais c’est aussi essentiel que les pertes de revenus des Etats soient couverts", a déclaré a déclaré à l’AFP Antoinette Sayeh, directrice du département Afrique au FMI.
Ces aides budgétaires aux gouvernements n’ont pour le moment "pas du tout" été apportées, a-t-elle ajouté. Selon le FMI, Ebola pourrait faire perdre cette année jusqu’à "3,5 points de pourcentage" à la croissance économique en Sierra Leone (contre 11,3% prévus actuellement) et au Liberia (par rapport à 5,9%) et "1,5 point" en Guinée (contre 3,5% attendus).
"On commence à voir un certain impact dans les pays voisins. Cela ne fait aucun doute qu’il y a par exemple un recul du secteur touristique en Gambie ou au Sénégal en raison d’une forme de réaction de panique", a indiqué Mme Sayeh.
Selon elle, la croissance économique en Afrique sub-saharienne devrait toutefois rester "robuste" cette année parce que les trois pays frappés par l’épidémie ne représentent qu’une "très petite portion" du produit intérieur brut de la région (1%).
Sur le plan sanitaire, l’épidémie a fait au moins 2.917 morts en Afrique de l’Ouest sur 6.263 cas détectés, selon le bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
(AFP)
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