Maroc : Hasna Abou Zeid probable candidate face à Driss Lachgar pour prendre la tête de l’USFP

Une fois de plus, l’USFP est en crise. La gestion autoritaire de Driss Lachgar est dénoncée par dix membres du bureau politique à l’approche du congrès. Ces derniers réfléchissent à s’unir autour de Hasna Abou Zeid.

Driss Lachdar, premier secrétaire de l’USFP à Rabat le 9 septembre 2016 © Alexandre Dupeyron pour JA

Driss Lachdar, premier secrétaire de l’USFP à Rabat le 9 septembre 2016 © Alexandre Dupeyron pour JA

CRETOIS Jules

Publié le 5 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Le parti de la rose est touché par une bronca. Ce 4 mai, dix membres du bureau politique de l’USFP (Union socialiste des forces populaires) ont organisé une conférence de presse à Rabat « pour faire savoir aux militants mais aussi aux citoyens notre colère et nos propositions », nous informe Hasna Abou Zeid, membre du bureau politique.

C’est Abdelkader Tabih, avocat, qui a enfilé le costume de maître de cérémonie ce 4 mai pour demander un report du dixième congrès du parti, prévu pour les 19, 20 et 21 mai prochains.

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Pourquoi une telle colère ? Sans entrer dans des détails sibyllins, Abou Zeid explique : « La méthode retenue pour préparer le congrès est biaisée. Il n’y a pas de commission pour monitorer le travail du premier secrétaire (Driss Lachgar, ndlr), et ce dernier a mis la main sur le comité préparatoire. » Derrière les considérations techniques, pointent les conflits politiques. Les dix dénoncent en creux une gestion autoritaire de Lachgar, candidat à sa propre succession, et de son courant, qui se seraient permis de mettre la main sur la quasi-totalité des outils exécutifs et des commissions préparatoires du congrès. Du côté des pro-Lachgar, on s’abstient de commenter.

Abou Zeid y pense

Mais les frondeurs ne comptent pas s’en tenir à un coup de semonce. « Il est plus que probable que j’annonce ma candidature », nous dit Hasna Abou Zeid, ancienne élue charismatique et respectée. Toute idée de scission ou de départ groupé est en revanche exclue, du moins selon elle. « Au contraire, avec une dynamique démocratique forte, nous comptons bien faire revenir des militants ». Et de lâcher le nom de Abdelali Doumou, qui a quitté le parti en 2015, en même temps que d’autres, partis créer le mouvement Alternative démocratique.

« Une chose est sûre : les scissions et les départs ont toujours fragilisé le parti mais jamais constitué d’alternative plus crédible », remarque encore Abou Zeid. Mohamed Achaari, Abdelali Doumou, Ali El Yazghi, Ali Bouabid ou encore Omar Balafrej… Cette dernière décennie a été marquée par un nombre impressionnant de démissions.

Reste que « le moral est au plus bas » en interne, confie un vieux militant, qui se tient maintenant à l’écart de la vie politique et jure qu’ils sont nombreux, comme lui, « à rester plus par fidélité qu’autre chose ».

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Aux dernières élections législatives ainsi qu’aux dernières élections communales, en 2016 et en 2015, les scores du parti social-démocrate ont été catastrophiques. Le parti a été perçu en 2016 comme le principal perdant du scrutin, avec ses 20 sièges obtenus à l’arrachée. Sa centrale syndicale, la FDT, pèse toujours moins lourd et est minée par un conflit entre deux tendances. « Le parti a aussi beaucoup perdu de son aura dans la jeunesse, la classe moyenne et chez les tous les démocrates sincères », lâche encore ce vieux routard, pour qui « les traits autoritaires de la direction comme les divisions à répétition » ont miné l’image du parti. Pour Abou Zeid, c’est entendu, la gestion autoritaire du parti ne correspond plus aux attentes démocratiques des Marocains. Et elle compte bien ramener à elle ces derniers.

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