Côte d’Ivoire : les organisations de journalistes vent debout contre le projet de loi sur la presse

Les organisations de journalistes se sont invitées ce vendredi au Parlement pour protester contre le projet de loi sur la presse que le gouvernement ivoirien présentait devant la commission des affaires générales et institutionnelles par le biais de Bruno Koné, le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Poste.

Des journalistes ont perturbé, vendredi 5 mai, les travaux des députés en déployant une banderole « Non à l’emprisonnement des journalistes » dans l’enceinte du Parlement. © Baudelaire Mieu pour JA

Des journalistes ont perturbé, vendredi 5 mai, les travaux des députés en déployant une banderole « Non à l’emprisonnement des journalistes » dans l’enceinte du Parlement. © Baudelaire Mieu pour JA

Publié le 5 mai 2017 Lecture : 1 minute.

Emmenés par l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), la plus importante organisation du pays, les journalistes ont perturbé, vendredi 5 mai, les travaux des députés en déployant dans l’enceinte du Parlement une banderole sur laquelle on pouvait lire « Non à l’emprisonnement des journalistes« .

Les hommes de médias entendaient fustiger la nouvelle loi sur la presse qui prévoit des peines d’emprisonnement, notamment l’article 90 parlant des délits par voie de presse : « Est puni par un emprisonnement de 1 à 5 ans, et d’une amende de 300 000 à 3 millions de francs CFA quiconque par voie de presse incite au vol et au pillage, au meurtre, incite à la xénophobie, à la haine tribale… », dit le texte. Certains articles concernant l’audiovisuel, qui vient d’être libéralisés, sont très restrictifs et donnent aux autorités de régulation un pouvoir jugé trop important par les manifestants.

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Le projet approuvé malgré la mobilisation des journalistes

Ce projet de loi avait été concocté par Affoussiata Bamba Lamine, l’ancienne ministre de la Communication limogée en janvier, avant d’être validé en Conseil des ministres. « Cette loi ne répond pas aux propositions que nous avons faites lors des consultations avec l’État. Tout a été changé « , a confié à Jeune Afrique Moussa Traoré, le président de l’UNJCI.

L’irruption des journalistes et le déploiement de la banderole n’ont pas empêché l’examen du projet de loi, qui a été approuvée par le Rassemblement des républicains (RDR) et son allié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), les deux formations majoritaires au Parlement. C’est la première étape de l’examen de la nouvelle loi sur la presse. Après ce passage en commission, le texte sera débattu en séance plénière par les élus du peuple.

En attendant, les journalistes, qui s’étaient déjà rassemblés mercredi devant la maison de la télévision pour une marche pacifique en marge de la Journée internationale de la liberté de la presse, envisagent de poursuivre la mobilisation.

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