CPI : dernière chance pour Blé Goudé
L’audience de confirmation des charges contre l’Ivoirien Charles Blé Goudé se tient ce lundi à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. L’ancien bras droit de Laurent Gbagbo, qui s’exprimera dans l’après-midi, est accusé de crimes contre l’humanité.
Voilà six mois que Charles Blé Goudé, 42 ans, a été transféré à la CPI, après avoir été arrêté à Accra en janvier 2013. En tout 19 mois de prison au terme desquels l’ex-bras droit de Laurent Gbagbo saura, ce lundi 29 septembre, s’il sera – ou non – inculpé pour son rôle plus que controversé dans la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011.
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Au cours d’une audience dite de confirmation des charges, lundi à partir de 9h30 (7h30 GMT) la procureure de la CPI Fatou Bensouda devra convaincre les juges que les éléments de preuve qu’elle a récoltés sont assez solides pour justifier un procès contre l’ex-chef des "jeunes patriotes", soupçonné de complicité de meurtres et de viols, de persécutions et d’autres crimes contre l’humanité.
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"Justice de vainqueurs"
Puis, l’après-midi, Charles Blé Goudé pourra s’adresser directement aux juges, dont la décision sera connue sous 60 jours. Charles Blé Goudé avait déjà comparu une première fois en mars, souriant et clamant son innocence. "Si je suis jugé pour ce que j’ai fait et non pour ce que je suis, que je sois déclaré innocent !", avait-il fanfarroné, en écho à ceux qui, en Côte d’Ivoire, accusent la cour de rendre une "justice de vainqueurs".
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Dans son mandat d’arrêt, la CPI estime qu’il est raisonnable de croire que cet ancien fer de lance des violentes manifestations antifrançaises en 2003 et 2004 recevait des instructions de la part de Laurent Gbagbo, qui comparaît également devant les juges de la CPI, dans le cadre d’un "plan commun", pensé par M. Gbagbo et son entourage. Selon le bureau du procureur, il "donnait des instructions directement aux jeunes qui étaient systématiquement recrutés, armés, formés et intégrés à la chaîne de commandement des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes (FDS)".
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D’ailleurs, s’il a été surnommé "général de la rue" ou encore "ministre de la rue" pour sa capacité de mobilisation, ce n’est peut-être pas pour rien, soutiennent ses contradicteurs. "La présence de Charles Blé Goudé sur le banc des accusés devrait rappeler à ceux qui abusent du pouvoir pendant des conflits qu’ils ne peuvent échapper à la justice", assure Param-Preet Singh, de l’ONG Human Rights Watch.
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(Avec AFP)
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