Réfugiés syriens : nouvelles frictions entre le Maroc et l’Algérie
Le 5 mai, deux semaines après un premier épisode tendu, le Maroc a de nouveau imputé à son pays voisin la responsabilité des dizaines de Syriens coincés entre les frontières des deux pays
Le 5 mai, Rabat a, une nouvelle fois, rejeté sur l’Algérie la responsabilité du blocage d’une cinquantaine de Syriens coincés à la frontière des deux pays. L’État marocain refuse de régulariser des migrants arrivés par des frontières fermées.
« Ils ont traversé le territoire algérien sans être interceptés par les autorités de ce pays. La responsabilité revient donc à l’Algérie », a déclaré à l’AFP Abdelkrim Benatiq, ministre délégué chargé des Affaires de la migration. « Les frontières avec l’Algérie sont fermées (depuis 1994, ndlr). Or, si on encourage des gens à venir via des frontières fermées, la situation sera incontrôlable, et nous serons menacés des deux côtés », a-t-il prévenu.
Le 22 avril, le Maroc avait déjà accusé Alger d’avoir expulsé vers sa frontière ce groupe de 55 Syriens, dont des femmes et des enfants « dans une situation très vulnérable », pour « semer le trouble » sur la frontière et « générer un flux migratoire incontrôlable ».
Une situation « désastreuse » pour les migrants
Depuis, plusieurs associations ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation « désastreuse » de ces migrants bloqués à la frontière, empêchés par les autorités des deux voisins de rentrer sur leur sol, survivant seulement grâce à l’aide de la société civile.
Le 4 mai, le FIDH, et d’autres associations, ont demandé « l’admission sur leur territoire des enfants et des demandeurs d’asile, soit par les autorités marocaines soit par les autorités algériennes, dans les plus brefs délais, et la mise en place d’un dispositif de protection à leur égard. »
« Nous avons une politique migratoire, nous avons régularisé la situation de plus de 5 000 Syriens. Mais nous n’accepterons jamais que des gens arrivent via des frontières fermées, car si demain il y a un relâchement, tout le monde va être débordé », a rétorqué M. Benatiq. « S’il y a des cas fragiles, des cas de regroupement familial, nous sommes prêts à discuter, à condition qu’ils se présentent via les canaux habituels, à savoir nos ambassades et consulats, soit en Tunisie soit en Turquie », a-t-il ajouté.
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