RDC : situation tendue devant le siège de l’UDPS à Kinshasa, un camion de police incendié
De sources concordantes, un camion de la police a été incendié tôt mardi matin devant le siège de l’UDPS. Ce parti d’opposition parle de « montage grossier du pouvoir » pour empêcher le rapatriement du corps de son leader Étienne Tshisekedi, décédé début février à Bruxelles.
Un important dispositif sécuritaire est visible ce mardi 9 mai devant le siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) à Limete, dans la partie orientale de la ville de Kinshasa. Selon des témoins contactés par Jeune Afrique, des tirs ont été entendus dans cette commune de la capitale dans la matinée et l’accès à la permanence de la formation politique est, pour l’instant, « interdite ».
Une mesure qui fait sans doute suite à l’incendie, vers 4 heures du matin, d’un camion de la police congolaise et d’une tente des forces de l’ordre installées devant le quartier général de l’UDPS. Que s’est-il passé ? Impossible de joindre, pour l’instant, le colonel Pierre Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police.
Mais certaines sources sécuritaires pointent déjà des « combattants », entendez des militants de l’UDPS. Ce sont eux qui, selon elles, auraient attaqué des policiers commis à la surveillance du siège du parti. Une hypothèse que réfute Jean-Marc Kabund-A-Kabund, secrétaire général de l’UDPS. « Depuis tôt ce matin, des policiers en faction devant le siège de notre formation politique ont investi notre permanence. Pour justifier leur acte, ils ont incendié un camion et une tente de la police. C’est éhonté ! » rétorque-t-il.
Le rapatriement du corps de Tshisekedi hypothéqué ?
Pour le secrétaire général, il ne s’agirait là que d’un « montage grossier du pouvoir ». « Comment des militants de l’UDPS peuvent-ils parvenir à incendier une tente et un camion de la police en présence des forces de l’ordre bien armées qui veillent jour et nuit devant notre quartier général ? » s’interroge-t-il.
« En réalité, les autorités veulent empêcher le rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi, en essayant ainsi de bloquer la construction de son mausolée », accuse Kabund-A-Kabund. La semaine dernière, Bruno Michaux, un ressortissant belge dont l’entreprise de construction a été chargée de construire ce mausolée au siège de l’UDPS a été brièvement interpellé. « Il a été de nouveau convoqué lundi [8 mai] », déplore le secrétaire général du parti.
Qu’à cela ne tienne, l’UDPS maintient le retour de la dépouille de son leader historique pour ce vendredi 12 mai.
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