La presse algérienne choquée par l’assassinat du Français Hervé Gourdel
Les journaux algériens se disaient jeudi « sous le choc » après la décapitation d’Hervé Gourdel, otage français enlevé en Algérie par les « Soldats du califat », un groupuscule jihadiste lié à l’État islamique.
À l’image du quotidien francophone El Watan, qui titre en une "Les Algériens sous le choc", la presse algérienne a largement dénoncé jeudi 25 septembre le sauvage assassinat, la veille, du Français Herve Gourdel. "Le choc psychologique est immense, l’impact médiatique l’est tout autant", souligne l’éditorialiste d’El Watan. El Moudjahid, quotidien gouvernemental, écrit pour sa part que la décapitation d’Hervé Gourdel "a horrifié et choqué les Algériens. Du plus humble des Algériens au plus haut sommet de l’État, ce crime a complétement bouleversé les Algériens".
De son côté, le quotidien francophone Liberté titre en une "Odieux !" avec une photo du guide en pleine escalade. Sous le titre "Lâche", l’éditorialiste de ce journal souligne que "l’exécution du touriste français (…) est un acte odieux qui nous renvoie à une décennie qu’on a du mal à oublier et dont les plaies peinent à se cicatriser" – faisant référence à la guerre civile qui a opposé dans les années 1990 l’armée à des groupes islamistes extrémistes, faisant 200 000 morts en Algérie.
"Aujourd’hui ,nous sommes tous Hervé Gourdel"
Les principaux quotidiens arabophones ont illustré l’information avec une photo tirée de la vidéo diffusée par le groupuscule "Jund al-Khilafa" (les "Soldats du califat"), quand l’otage était agenouillé, les mains derrière le dos, entouré de quatre hommes armés. "Jund al-Khilafa signe de manière sanglante son acte de naissance", titre El Khabar.
Le chroniqueur politique de la radio publique chaîne III, qui est également son directeur, Chadly Boufaroua, a lui commencé sa chronique de jeudi par un "Aujourd’hui, nous sommes tous Hervé Gourdel". "Le peuple algérien a vaincu le terrorisme et il ne peut en être autrement aujourd’hui", a-t-il assuré.
Le randonneur français avait été enlevé dimanche au lieu-dit Tizi N’kouilal, un carrefour routier au cœur du parc national du Djurdjura, un haut lieu du tourisme, devenu sanctuaire des groupes armés islamistes dans les années 1990. Il a été décapité par Jund al-Khilafa en représailles à l’engagement de la France dans la campagne aérienne américaine contre l’EI en Irak. Les recherches se poursuivaient jeudi pour retrouver son corps et arrêter ses ravisseurs.
(Avec AFP)
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