Dans les camps de rétention libyens, on recense plus de 7 000 migrants

Plus de 7 000 migrants, pour beaucoup venus d’Afrique sub-saharienne, seraient actuellement retenus dans la vingtaine de centres de rétention que compte la Libye, d’après un responsable de l’organe national de lutte contre l’immigration clandestine.

Des migrants africains à Mitiga, en Libye, le 13 avril 2017. © Mohame Ben Khalifa/AP/SIPA

Des migrants africains à Mitiga, en Libye, le 13 avril 2017. © Mohame Ben Khalifa/AP/SIPA

Publié le 10 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Entre 7 000 et 8 000 migrants, originaires de l’Afrique sub-saharienne pour la plupart, seraient actuellement retenus dans la vingtaine de centres de rétention répartie sur le territoire libyen en attendant d’être renvoyés dans leur pays d’origine, a indiqué mardi 9 avril Abdulrazaq al-Shniti, responsable de l’organe libyen de lutte contre l’immigration clandestine.

Celui-ci s’exprimait à l’occasion de l’ouverture d’un nouveau centre de rétention à Tajoura, dans la banlieue-est de Tripoli, portant le nombre de centres de rétention dans le pays à 42 − dont 23 fonctionnels, a-t-il précisé −.

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Le nouveau centre compterait déjà 130 jeunes migrants africains arrêtés cette semaine dans un hangar à Tajoura, où ils avaient été regroupés par des passeurs en attendant de prendre la mer pour tenter la traversée de la Méditerranée, a précisé à l’AFP un responsable de l’établissement.

Stopper l’immigration en provenance du sud

Selon Abdulrazaq al-Shniti, certains chefs de réseaux d’immigration clandestine auraient été récemment arrêtés et seront, selon lui, prochainement présentés à la justice. Les migrants sont quant à eux rapatriés régulièrement vers leur pays d’origine en coordination avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et des représentants de leurs ambassades, a ajouté le responsable, précisant que l’OIM se chargeait de « fournir de l’aide aux migrants » dans les camps de rétention.

Abdulrazaq al-Shniti a d’autre part assuré que le problème de l’immigration clandestine provenait notamment de la région sud du pays où les frontières sont « totalement ouvertes ». « Si nous stoppons [le passage des migrants] dans la région sud, nous pourrons limiter l’immigration clandestine », a-t-il assuré.

Si nous stoppons [le passage des migrants] dans la région sud, nous pourrons limiter l’immigration clandestine

Du temps du dictateur Mouammar Kadhafi, la Libye peinait à contrôler ses 5 000 kilomètres de frontière. Mais la situation a empiré après la chute de l’ancien régime en 2011, les passeurs profitant du chaos qui règne en Libye pour convoyer chaque années des dizaines de milliers de migrants à destination de l’Italie très proche. L’année dernière, 181 000 migrants, un record, étaient parvenus en Europe via les côtes italiennes, dont 90% en provenance de Libye.

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La traversée est pourtant périlleuse. Selon l’ONU, plus de 5 000 migrants ont trouvé la mort en 2016 en traversant la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Il s’agit du bilan le plus lourd jamais enregistré alors que le nombre de personnes ayant traversé la Méditerranée en 2016 (près de 360 000 selon l’Organisation internationale pour les migrations) a fortement diminué par rapport à 2015 (plus d’un million).

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