Centrafrique : les Casques bleus marocains ont payé un lourd tribut dans l’attaque du convoi de la Minusca
Les soldats marocains sont massivement déployés dans l’Est de la Centrafrique. Ils sont régulièrement pris sous le feu, dans des embuscades parfois mortelles telles celle de lundi. Suite à cette attaque, un Casque bleu marocain est toujours porté disparu.
Un convoi de la Minusca, la mission onusienne en Centrafrique a été attaqué près de Bangassou, à l’est de Bangui, la capitale, lundi 8 mai. Bilan humain : quatre Casques bleus tués, huit blessés, parmi lesquels sept Marocains. Un soldat marocain a disparu. Il demeurait introuvable ce mercredi malgré le survol de la zone de l’attaque par des hélicoptères. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre la Minusca depuis sa création en avril 2014.
Ce n’est pas la première fois que des Marocains se retrouvent en première ligne en Centrafrique, depuis l’arrivée à Bangui d’un premier contingent de 250 bérets bleus fournis par le royaume fin 2013. Aujourd’hui, environ 750 Casques bleus marocains sont déployés sur le terrain, surtout dans l’est du pays, selon les chiffres de la Minusca.
En avril 2016, dans la région d’Obo à l’est du pays, disparaissait en effet un caporal marocain, touché par un tir provenant d’une foule qui voulait monter à l’assaut d’éléments de l’Armée de résistance du seigneur (LRA, groupe terroriste ougandais), traquée par la communauté internationale. En janvier 2017, deux soldats marocains tombaient au combat, toujours dans la région d’Obo, un des sanctuaires de la LRA.
Des victimes âgées de 20 à 35 ans
Le danger auquel font face les soldats marocains, c’est la multiplication des groupes armés et des milices d’autodéfense, dont certaines attaquent régulièrement les convois onusiens avant de disparaître dans la brousse. Les victimes marocaines de ces agressions ont le plus souvent entre vingt et trente-cinq ans.
Si les combats impliquant la LRA causent de lourds dommages dans les rangs de la Minusca, l’attaque du 8 mai semble être l’œuvre d’anciens miliciens anti-balakas, majoritairement chrétiens et animistes à en croire les déclarations de la Minusca.
Les Marocains sont nombreux à participer à des opérations de maintien de la paix sur le continent. Ils étaient environ 700 engagés aux côtés de l’Onuci, en Côte d’Ivoire, dont les contingents ont quitté le pays en février 2017 et sont quelques 800 dans les rangs de la Monusco, en RDC.
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