La Cedeao adopte un plan d’action pour éradiquer l’apatridie
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est devenue ce mardi la première organisation du continent à adopter un plan d‘élimination de l’apatridie, qui toucherait près d’un million de personnes sur cette partie du continent.
Le document pour l’élimination de l’apatridie, signé mardi 9 mai à Banjul, a pour dessein de devenir légalement contraignant pour les États membre de la Cedeao. Ceux-ci étaient dans la capitale gambienne depuis quelques jours pour participer à une réunion d’experts pour la validation du plan d’action pour l’éradication de l’apatridie en Afrique de l’Ouest.
Selon l’AFP, qui a pu consulter ledit document, il « énonce des mesures concrètes visant à tarir les sources de l’apatridie, en palliant aux insuffisances des lois sur la nationalité et aux défaillances en matière de preuve de la nationalité ».
Un millions d’apatrides en Afrique de l’Ouest
« Un million de personnes sont apatrides en Afrique de l’Ouest », rappelle le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) dans un communiqué ce mardi. « De plus, on estime à au moins 30% de la population la part de celles et ceux qui, dans la région, n’ont pas de papier prouvant leur identité ou leur nationalité ».
Lors de la réunion de mardi, le représentant régional du secrétaire général de l’ONU, Mohamed Ibn Chambas, a souligné que les femmes et les enfants souffraient tout particulièrement des situations d’apatridie, « lorsque les pratiques culturelles de la législation interdisent aux femmes de transmettre leur nationalité à leurs enfants, surtout à ceux nés hors de leur pays ».
« Certaines lois sur la nationalité contiennent encore des discriminations basées sur le genre ou l’appartenance ethnique et raciale », a encore déployé l’organisation.
Éradiquer l’apatridie d’ici 2024
La Cedeao rappelle sur son site internet qu’elle travaille sur le sujet depuis plusieurs années, en partenariat avec le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). C’est ainsi qu’avait été lancé en novembre 2014 une campagne pour éradiquer à l’horizon 2024 ce phénomène de privation de nationalité, qui concernerait près de 10 millions de personnes dans le monde.
En Afrique de l’Ouest, l’apatridie, due notamment à des législations restrictives en matière de transmission de la nationalité, concernerait surtout la Côte d’Ivoire, où vivent de nombreux apatrides provenant du Burkina Faso, explique l’AFP.
C’est d’ailleurs dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan, que les 15 États membres de la Cédéao avaient adopté le 25 février 2015 une déclaration dans laquelle ils s’engageaient à éradiquer le « fléau » de l’apatridie en Afrique de l’Ouest d’ici 2024.
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