Ouganda : l’universitaire qui avait comparé le Président à « une paire de fesses » remise en liberté provisoire

Stella Nyanzi, universitaire et militante des droits de l’Homme arrêtée le 7 avril pour outrage au chef de l’État ougandais sur Internet, a été remise en liberté le 10 mai par un tribunal de Kampala dans l’attente de son procès le 25 mai.

Yoweri Museveni et sa femme Janet Museveni à  Kampala, le 12 mai 2016. © Stephen Wandera/AP/SIPA

Yoweri Museveni et sa femme Janet Museveni à Kampala, le 12 mai 2016. © Stephen Wandera/AP/SIPA

Publié le 11 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Stella Nyanzi avait été arrêtée début avril, officiellement pour outrage au chef de l’État, Yoweri Museveni. Mais cette universitaire ougandaise s’était surtout faite remarquer par ses commentaires très crus sur les réseaux sociaux concernant la femme du Président, Janet Museveni, laquelle est également ministre de l’Éducation.

Peu avant son arrestation, elle avait multiplié les attaques après que le gouvernement a renoncé à fournir gratuitement des serviettes hygiéniques aux filles scolarisées, malgré une promesse de campagne électorale.

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Le 10 avril, lorsqu’elle avait été inculpée, ce ne sont pourtant pas ses charges répétées contre la première dame qui avaient été évoquées, mais l’un de ses commentaire peu amène envers Yoweri Museveni. L’accusation avait de fait exhumé un commentaire posté sur Facebook le 28 janvier par l’universitaire, où elle comparait le Président, entre autres, à « une paire de fesses ». Une remarque qualifiée d’ « obscène ou indécente » par le tribunal.

Inculpée pour outrage et harcèlement par Internet du chef de l’État, Stella Nyanzi était depuis maintenue en détention provisoire.

« Les libertés individuelles ont apparemment leurs limites »

Le mercredi 10 mai, le juge James Mwanda a ordonné sa remise en liberté dans l’attente d’une nouvelle audience le 25 mai. Celle-ci devra déterminer si Stella Nyanzi, comme le soutient l’accusation, est perturbée mentalement.

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Selon l’AFP, elle est apparue affaiblie au tribunal : elle aurait contracté la malaria en détention selon ses avocats ; l’examen de son cas aurait ainsi été reporté, le temps pour un médecin d’examiner la prévenue.

Selon l’un de ses avocats, Nicholas Opiyo, elle craint d’être à nouveau rapidement arrêtée par les services de sécurité. « Nous espérons qu’ils n’essaieront pas de tenter de l’arrêter de nouveau, a-t-il déclaré. Ce serait mal avisé et jetterait le discrédit sur l’institution judiciaire. »

Nous espérons qu’ils n’essaieront pas de tenter de l’arrêter de nouveau. Ce serait mal avisé et jetterait le discrédit sur l’institution judiciaire

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Début mai, dans un discours prononcé pour la journée mondiale de la liberté de la presse, l’ambassadrice des États-Unis en Ouganda, Deborah Malac, avait estimé que « le cas du Dr Nyanzi montrait que les droits constitutionnels et les libertés individuelles ont apparemment leurs limites, surtout quand ces opinions sont critiques envers les dirigeants du pays ».

Un commentaire modérément apprécié par le gouvernement, dont le porte-parole Ofwono Opondo avait par la suite défendu le droit à poursuivre les auteurs de « transgressions criminelles sous toutes leurs formes ».

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