Rwanda : le parti d’opposition FDU dénonce l’assassinat de l’un de ses membres

Les Forces démocratiques unifiées (FDU), le parti de l’opposante emprisonnée Victoire Ingabire, non reconnu légalement par les autorités, ont dénoncé ce 11 mai l’ « assassinat » d’un de leurs membres.

La présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU-Inkingi), Victoire Ingabire, le 5 septembre 2011, à Kigali, au Rwanda. © Shant Fabricatorian/AP/SIPA

La présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU-Inkingi), Victoire Ingabire, le 5 septembre 2011, à Kigali, au Rwanda. © Shant Fabricatorian/AP/SIPA

Publié le 11 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Jean Damascène Habarugira, activiste des FDU dans le district de Ngoma, dans l’est du pays, a disparu le 5 mai dernier, explique Boniface Twagirimana, le vice-président des FDU, qui dénonce un « assassinat ».

Selon Theos Badege, le porte-parole de la police rwandaise, le corps sans vie de Jean Damascène Habarugira a été retrouvé le 8 mai au bord d’une route dans le district de Bugesera, au sud du pays, à une soixantaine de kilomètres de son lieu de résidence.

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Jean Damascène Habarugira était en conflit avec les autorités locales depuis plusieurs mois, car il s’opposait à la politique de planification agricole du gouvernement, selon Boniface Twagirimana.

L’opposant tué avait disparu après un rendez-vous avec un soldat démobilisé du nom de Théophile Bizimana, chargé de la sécurité dans son village, selon le vice-président des FDU.

La police a confirmé que ce Théophile Bizimana avait été arrêté. Une enquête est en cours, sans plus de détails sur le suspect. Selon un autre membre des FDU qui dit avoir pu voir le corps de Jean Damascène Habarugira, ce dernier porterait des traces de sévices : sa tête était à moitié tranchée et ses yeux énucléés.

L’ombre du génocide de 1994

Les FDU sont dirigées par l’opposante rwandaise Victoire Ingabire, qui purge à Kigali une peine de 15 ans de prison pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre », « minimisation du génocide de 1994 » contre les Tutsis et « propagation de rumeurs dans l’intention d’inciter le public à la violence ».

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Régulièrement salué pour sa stabilité et ses performances économiques, le Rwanda est cependant pointé du doigt pour son manque d’ouverture politique. Plusieurs partis d’opposition, dont les FDU, ne sont pas reconnus par les autorités, qui les considèrent comme des ennemis de l’État ou les accusent d’être proches de personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide de 1994, qui a fait environ 800 000 morts essentiellement parmi la minorité tutsi.

Depuis mars 2016, Illuminée Iragena, une infirmière membre des FDU à Kigali, est aussi portée disparue. Ses proches craignent qu’elle ne soit détenue illégalement, voire quelle soit morte en détention, selon un communiqué publié en septembre par l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW).

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Le 4 août, 6,8 millions de Rwandais seront appelés aux urnes pour l’élection présidentielle. Le président Paul Kagame, homme fort du pays depuis 1994, briguera un troisième mandat autorisé par une réforme contestée de la Constitution adoptée par référendum en décembre 2015.

Pour l’heure, trois candidats d’opposition ont déclaré leur volonté de se présenter face lui.

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