Maroc : la réponse de Lamia Boutaleb après les moqueries sur sa première prise de parole au Parlement

La nouvelle secrétaire d’État au Tourisme a été raillée sur les réseaux sociaux après une prise de parole hésitante au Parlement mardi 9 mai. Interrogée par Jeune Afrique, elle dit préférer passer à autre chose et montrer sa détermination.

La nouvelle secrétaire d’État au Tourisme, Lamia Boutaleb, le 9 mai devant le Parlement. © Capture d’écran YouTube

La nouvelle secrétaire d’État au Tourisme, Lamia Boutaleb, le 9 mai devant le Parlement. © Capture d’écran YouTube

CRETOIS Jules

Publié le 11 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Jointe par téléphone, Lamia Boutaleb écarte d’emblée de la main le sujet de sa première intervention au Parlement, ce 9 mai. « Il y a vraiment plus intéressant, je pense ». Cette dernière pourtant, n’est pas passée inaperçue. La nouvelle secrétaire d’État au Tourisme est le sujet de critiques et de railleries après qu’une courte vidéo a été diffusée, dans laquelle on la voit répondre à une question orale sur le tourisme intérieur. La jeune ministre semble hésitante et peu sûre d’elle. Très vite, les internautes ont gagé sur un faible niveau d’arabe pour expliquer ses hésitations. Un réflexe qui illustre la méfiance de nombreux citoyens envers une élite qui serait déconnectée, à plus d’un titre, du reste de la population et dont l’usage préféré du français serait un marqueur. L’intéressée dément ne pas maîtriser la langue arabe et insiste : « C’est un débat inutile ».

Un profil très « privé »

Un professionnel du tourisme, fonctionnaire depuis plusieurs années assure de son côté : « J’ai plutôt l’impression qu’elle n’était pas préparée et qu’elle a eu le trac. Elle vient du privé, c’est très différent du Parlement, où l’on ne vous fait pas de cadeau ». Le CV de Boutaleb, multi-diplômée, est en effet éloquent, mais dépourvu d’expérience politique, bien qu’elle émarge au Rassemblement national des indépendants (RNI). Ancienne banquière d’affaires, Boutaleb a notamment été conseillère de Mostafa Terrab à l’imposant Office chérifien des phosphates (OCP) et z dirigé des filiales du groupe Wafabank. « C’est typique du Maroc, poursuit notre cadre du public, spécialiste des stratégies touristiques : les professionnels sont contents de voir débarquer des profils ‘technos’ dans leur secteur, mais les citoyens, eux, veulent toujours plus d’hommes et de femmes politiques qui leur ressemblent ». Et d’ajouter : « Entre nous, personne dans le secteur ne se soucie de son niveau d’arabe ».

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De retour au Parlement, sous l’œil des caméras

Chez les professionnels, Boutaleb semble pour le moment appréciée, assure notre source. Elle se trouvait à Agadir, importante station balnéaire, pour rencontrer des professionnels du secteur la semaine précédant sa sortie malencontreuse, et tout s’est bien déroulé.

Sa première expérience au Parlement n’a pas échaudée la secrétaire d’État : « Je suis retournée au Parlement en commission et j’y serai de nouveau le 16 de ce mois. Une séance plénière, donc en présence de caméras. Je n’ai pas le trac, pas peur et encore moins de problèmes d’arabe. Je compte bien faire mon travail et il se fait notamment au Parlement ». Voilà qui a le mérite d’être clair.

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