Matraques électriques, bâtons cloutés… : quand la Chine fournit l’Afrique en instruments de torture
Les relations Chine-Afrique sont de plus en plus intenses, y compris dans le secteur des instruments de torture. Selon Amnesty International, L’empire du Milieu fournirait notamment, à divers pays du continent des matraques électriques, des fers ou des bâtons cloutés.
![Menottes exportées par la Chine. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/09/23/023092014164302000000torture.jpg)
Menottes exportées par la Chine. © AFP
La Chine favorise-t-elle les violations des droits de l’Homme dans divers pays d’Afrique ? À en croire Amnesty international, le géant asiatique fournirait en tout cas toute une gamme d’instruments de torture à certains États du continent. Certains des articles commercialisés "sont intrinsèquement cruels et inhumains et devraient donc être bannis sur-le-champ", déplore encore Amnesty. Sept des sociétés proposent ainsi dans leur sinistre catalogue des bâtons hérissés de pointes métalliques.
>> Lire aussi : "’La torture fait partie du système de maintien de l’ordre au Nigeria’, dénonce Amnesty"
Des dizaines d’entreprises sont pointées du doigt concernant toute une série d’autres produits tels que des matraques électriques, des fers aux pieds, ou encore des bâtons cloutés ou des sièges immobilisant les détenus. Un business juteux, explique l’organisation qui estime que ces entreprises, pour la plupart des sociétés d’État, n’étaient qu’au nombre de 28 il y a dix ans. Contre une centaine aujourd’hui.
"Cruels et inhumains"
Une entreprise nommée China Xinxing Import/Export a indiqué en 2012 avoir des relations commerciales avec plus de 40 pays africains. Cette société vend notamment des poucettes (menottes à pouces) et des matraques électriques, ce dernier "outil" pouvant être utilisé pour appliquer des décharges extrêmement douloureuses sur des zones corporelles telles que les parties génitales, l’aine, la gorge ou les oreilles. De telles matraques ont, selon Amnesty, été vues aux mains de policiers au Ghana, en Égypte, au Sénégal ou à Madagascar.
Commerce de la torture
D’autres matériels, qui peuvent avoir une utilisation légitime dans un cadre de maintien de l’ordre – comme des véhicules anti-émeute, du gaz lacrymogène ou des projectiles en plastique – sont vendus à des polices connues pour commettre de graves abus. "Le système d’exportation vicié de la Chine a permis au commerce de la torture et de la répression de prospérer", écrit Amnesty International.
Invité à réagir sur ce rapport, le ministère chinois des Affaires étrangères l’a rejeté en bloc, en accusant l’organisation d’avoir effectué une enquête à charge. "J’ai le plaisir de vous rappeler que cette organisation internationale fait toujours preuve de partialité envers la Chine, et je doute profondément de l’honnêteté de ce rapport", a commenté Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère.
(Avec AFP)
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