Migrants : un procureur italien soupçonne certains membres d’ONG de coopérer avec les passeurs

Un procureur sicilien enquête sur une collaboration potentielle entre des membres d’ONG qui secourent les migrants en Méditerranée et des passeurs, rapporte le quotidien « La Repubblica ».

Une embarcation de migrants en train d’être secourus, au large de l’île italienne de Lampedusa, le 17 avril 2015. © Patrick Bar/AP/SIPA

Une embarcation de migrants en train d’être secourus, au large de l’île italienne de Lampedusa, le 17 avril 2015. © Patrick Bar/AP/SIPA

Publié le 12 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Interrogé devant une commission du Sénat italien le 10 mai dernier, Ambrogio Cartosio a évoqué des cas où les navires des ONG en question étaient semble-t-il au courant du lieu et de l’heure de passage des embarcations de migrants, sans en avoir informé les garde-côtes.

Le procureur de la province sicilienne de Trapani, dans l’est de l’île, a cependant tenu à préciser que les ONG n’étaient pas en cause, et qu’il menait l’enquête sur des personnes physiques et non des organisations.

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« La présence de navires d’ONG dans ce petit bout de mer pourrait constituer un indice fort permettant de dire qu’ils ont connaissance de la zone maritime où arriveront les embarcations des migrants et donc on peut évoquer le délit de complicité d’immigration clandestine, a déclaré Ambrogio Cartosio. Les personnes à bord de ces navires sont évidemment au courant du lieu et de l’heure d’arrivée des migrants ».

Le magistrat est cependant conscient du dilemme existant en la matière. « Si un navire est mis au courant du risque qu’une embarcation puisse faire naufrage, il a le devoir de la secourir et ce principe l’emporte, poursuit-il. En résumé, pour la loi italienne, il a commis le délit de complicité d’immigration clandestine mais on ne peut pas le punir parce qu’il a sauvé une vie humaine ».

MSF dans le viseur

Le quotidien Il Corriere della Sera a révélé depuis que l’équipage d’un navire de l’ONG française Médecins sans frontières (MSF) était précisément visé par l’enquête du parquet de Trapani.

La branche italienne de l’organisation a vivement réagi ce 12 mai : « Nous avons nommé un avocat et demandé un entretien avec les magistrats de Trapani, explique l’ONG à la presse italienne. À moins qu’il soit vrai que nous soyons accusés de quelque chose, nous sommes naturellement prêts à fournir toutes les explications parce qu’il est clair que nous nous sommes toujours comportés en suivant scrupuleusement les règles ».

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Trois semaines plus tôt, Carmelo Zuccaro, le procureur de Catane, toujours en Sicile, déclarait déjà au quotidien italien La Stampa : « Nous avons des preuves qu’il existe des contacts directs entre certaines ONG et des trafiquants d’êtres humains en Libye ».

Le procureur dirige une équipe enquêtant sur tous les aspects légaux de la crise migratoire, notamment l’activité de certaines ONG. Le parquet de Catane a ouvert une enquête pour déterminer qui les finance et dans quel but.

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