Maghreb : une lueur au bout du couloir de la mort

Au Maghreb, des centaines de détenus croupissent dans les prisons, attendant une hypothétique exécution. À moins que le parti des abolitionnistes ne l’emporte. Rendez-vous à Tunis les 25 et 26 septembre.

Manifestation de militants des droits de l’homme à Rabat, le 11 octobre 2013. © Jalal Morchidi / AFP

Manifestation de militants des droits de l’homme à Rabat, le 11 octobre 2013. © Jalal Morchidi / AFP

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Publié le 25 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

La conférence régionale d’Ensemble contre la peine de mort (ECPM) se tiendra à Tunis les 26 et 27 septembre. L’événement, qui vise à fédérer les militants abolitionnistes d’une dizaine de pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, se déroulera en présence des ministres tunisiens de la Justice et des Affaires étrangères, Hafedh Ben Salah et Mongi Hamdi, et verra la participation de Driss El Yazami, le président du Conseil national marocain des droits de l’homme, et de la députée Khadija Rouissi, coordinatrice du Réseau des parlementaires marocains contre la peine de mort, qui compte près de 200 membres.

Le monde arabe reste, avec l’Asie du Sud, l’un des derniers bastions de la peine de mort, et l’une des régions où les abolitionnistes ont le plus de difficultés à faire entendre leur voix. Seule la République de Djibouti a formellement aboli la peine capitale.

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Moncef Marzouki, abolitionniste déclaré

L’Afrique du Nord se singularise néanmoins. Les dernières exécutions remontent à 1991 (en Tunisie) et à 1993 (au Maroc et en Algérie). En dépit de ce "moratoire de fait", plusieurs centaines de condamnés à mort croupissent dans les prisons algériennes, 115 au Maroc et une dizaine en Tunisie. C’est dans ce dernier pays, et depuis la révolution, que les avancées sont les plus significatives.

En janvier 2012, le président Moncef Marzouki, abolitionniste déclaré, a commué les peines de 122 condamnés à mort, et le droit de visite familial a été rétabli. En décembre de la même année, une équipe d’ECPM a été autorisée à pénétrer dans cinq prisons tunisiennes. L’enquête a donné lieu à la publication du Syndrome de Siliana (Cérès, juin 2013), dont la version arabe sera présentée lors de cette conférence.

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Le débat sur l’abolition a néanmoins tourné court à la Constituante, sous la pression d’Ennahdha. Et des injustices criantes demeurent. La Coalition nationale tunisienne contre la peine de mort souhaite profiter de l’occasion et de la présence des autorités pour les alerter sur le cas dramatique d’un ex-condamné à mort de 33 ans, Maher Manai, jugé en 2004, qui purge actuellement une peine de réclusion à perpétuité en dépit de forts doutes sur sa culpabilité. Obtenir la révision de son procès serait une première victoire symbolique pour le mouvement abolitionniste tunisien…

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