Ebola : chronique d’une panique

Tandis que le virus se propage, les États du monde entier se mobilisent pour enrayer l’épidémie. À chacun sa méthode : l’imagination aussi, c’est contagieux !

Campagne d’information du Pnud auprès d’écoliers, à Abidjan, le 15 septembre. © Sia Kambou/AFP

Campagne d’information du Pnud auprès d’écoliers, à Abidjan, le 15 septembre. © Sia Kambou/AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 24 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Guinée, Liberia, Sierra Leone… Dans ces trois pays, l’épidémie d’Ebola est hors de contrôle. Une bonne raison de s’alarmer. De Washington à Lagos, en passant par La Havane, Conakry ou Abidjan, des réactions inattendues, souvent guidées par la panique et, parfois, par la solidarité, se multiplient.

États-Unis et Cuba, même combat

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Après s’être affrontés en Afrique par rébellions interposées pendant des décennies au cours de la guerre froide, Américains et Cubains vont combattre le virus dans le même camp.

Alors que Washington mobilise quelque 3 000 soldats, La Havane a annoncé l’envoi de 165 professionnels de santé (dont 62 médecins). Les ressortissants des deux pays, toujours en froid diplomatiquement, ne devraient toutefois pas se croiser sur le terrain : l’effort américain va se concentrer au Liberia, tandis que les Cubains sont envoyés en Sierra Leone, aux côtés d’experts médicaux chinois.

Dernière venue dans cette course géopolitico-sanitaire en Afrique de l’Ouest, la France a annoncé la mise sur pied d’un hôpital militaire en Guinée.

Explosion du shopping en ligne au Nigeria

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Bien que la situation semble sous contrôle, les habitants – les plus fortunés – de Lagos préfèrent éviter les marchés et centres commerciaux bondés. Le site de vente en ligne Jumia a ainsi vu tripler ses commandes depuis la détection du premier cas, en juillet. Sans surprise, cette explosion est tirée par les produits d’hygiène, comme le savon et l’eau de Javel.

Pas de grands raouts en Afrique de l’Ouest

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La Banque africaine de développement (BAD) proteste contre "les mesures draconiennes non indispensables" prises pour lutter contre Ebola. Ce qui ne l’empêche pas de réfléchir à un report "de quelques semaines" des célébrations de son cinquantenaire, qui devaient avoir lieu début novembre à Abidjan, notamment en raison de la fermeture de lignes aériennes.

La Guinée s’est pour sa part résolue à différer la fête d’anniversaire de l’indépendance, initialement prévue à Mamou (dans la région du Fouta-Djalon) le 2 octobre. Elle devrait avoir lieu en décembre – si la situation s’est suffisamment améliorée d’ici là.

Fini les poignées de main au Sénat kinois

En RD Congo, le virus est confiné dans la région reculée de Jera et provient d’une souche différente de celle qui a provoqué l’épidémie ouest-africaine. Mais à Kinshasa, on prend des précautions. Ainsi, Léon Kengo wa Dondo, le président du Sénat, a signé une circulaire demandant à ses membres "d’éviter de se saluer par la main".

Malte s’isole

Joseph Muscat, le Premier ministre de l’île, est apparemment fier de lui. Le 18 septembre, il a déclaré avoir interdit l’accès de ses eaux territoriales à un cargo provenant de Guinée qui se rendait en Ukraine. L’équipage avait demandé à accoster pour soigner l’un de ses membres, victime de symptômes évoquant Ebola. Les maladies provoquant une fièvre sont pourtant nombreuses…

Paris prêt à tout

Annoncée le 17 septembre, la première contamination d’une Française – une volontaire de l’ONG Médecins sans frontières – n’a pas pris Paris de court. Rapatriée du Liberia dans un avion médicalisé spécialement affrété, elle a été isolée dans une chambre à pression négative (pour éviter que le virus ne sorte de la pièce), à l’Hôpital d’instruction des armées Bégin, en région parisienne. L’établissement se préparait à cette éventualité depuis des mois.

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