Les filiales africaines des banques marocaines font courir un risque à ces dernières, selon Fitch Ratings

La politique d’expansion des banques marocaines en Afrique fait peser un risque sur leur profil de crédit à court terme, selon un rapport publié jeudi 11 mai par l’agence de notation Fitch Ratings.

Le siège de Fitch Ratings, à New York, en 2011 © HENNY RAY ABRAMS/AP/SIPA

Le siège de Fitch Ratings, à New York, en 2011 © HENNY RAY ABRAMS/AP/SIPA

Publié le 15 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Les groupes bancaires marocains ouvrant ou achetant des banques dans des pays aux notes souveraines inférieures à celle du royaume chérifien s’exposent aux risques de défaut sur les obligations des gouvernements locaux, que leurs filiales détiennent souvent. C’est ce que révèle un rapport de l’agence de notation Fitch Ratings, publié jeudi 11 mai.

Sur la plupart des marchés africains, les obligations souveraines ont des notes largement inférieures aux obligations souveraines marocaines, notées BBB-. Les contextes opérationnels portent également un risque plus élevé et exposent les banques à un risque sur les actifs plus grand. Quant aux normes réglementaires, elles y sont souvent moins contraignantes qu’au Maroc.

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Risques plus faibles à long terme

À long terme, les risques de défaut sur les devises étrangères de Attijariwafa et BMCE – les deux banques marocaines évaluées par  Fitch – sont moins élevés, avec une note BB+. De fait, l’agence de notation estime que l’État marocain interviendrait en cas de problème.

Le rapport souligne que ces filiales africaines ont contribué à compenser la faible croissance du crédit et la réduction des marges au Maroc. Elles génèrent une part croissante des revenus globaux de ces banques. En 2016, elles ont contribué à 32% du bénéfice net de BMCE, 29% de celui de Attijariwafa et 12% de celui de GBPC.

Forts relais de croissance

Cependant, ces relais de croissance ne sont pas sans risques : fin 2016, les prêts africains, qui connaissent une croissance soutenue, représentaient 20% des prêts octroyés par le groupe Attijariwafa, 15% de ceux de BMCE et 12% de ceux de GBPC, selon Fitch.

BMCE, Attijariwafa et GBPC possèdent respectivement des filières dans 19, 13 et 8 pays du continent, situés majoritairement en Afrique subsaharienne. Ces filières ont des profils variés : celles de BMCE au Bénin, au Burundi et à Djibouti sont leader sur le marché, contrôlant prêt du quart des dépôts du secteur bancaire, alors que celles du Ghana, du Kenya et de la Tanzanie ne détiennent que 2% des parts de marché.

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Il y a deux semaines, Attijariwafa a finalisé son acquisition de Barclays Egypt, franchissant une nouvelle étape dans son plan d’expansion sur le continent. Au deuxième trimestre, plus d’un tiers des profits du groupe sera généré par son réseau africain, après consolidation des résultats, selon Fitch Ratings.

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