Maroc : le documentaire africain à l’honneur à Agadir

Le directeur artistique du Fidadoc, le festival du film documentaire d’Agadir, se félicite de la diversité aperçue lors de l’événement. Il en appelle à plus de coproductions Sud-Sud.

Scène du documentaire malien, « Les héritiers de la Colline », qui a reçu le premier prix du Fidadoc en mai 2017 à Agadir, au Maroc. © Capture YouTube/Dominique Olier

Scène du documentaire malien, « Les héritiers de la Colline », qui a reçu le premier prix du Fidadoc en mai 2017 à Agadir, au Maroc. © Capture YouTube/Dominique Olier

CRETOIS Jules

Publié le 16 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

C’est un film malien, Les Héritiers de la colline, d’Ousmane Samassekou, qui a reçu le Grand prix du Festival international du film documentaire (Fidadoc) d’Agadir, lors de cette neuvième édition, qui s’est terminée samedi 13 mai. Le film, chronique de la vie d’un syndicat étudiant malien, a enthousiasmé le jury mais aussi le directeur artistique du festival, Hicham Falah : « Ce documentaire est très fort. C’est du cinéma direct, en immersion. Le film parle de l’apprentissage de la politique, de la corruption. Il a une dimension africaine et universelle de par les sujets qu’il traite et la manière qu’il a de le faire ».

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Succès du documentaire africain

Les Héritiers de la colline n’était pas le seul film africain présenté cette année. La Colère dans le vent, film de Amina Weira, sur l’exploitation d’uranium à Arlit, Le Koro du Bakoro, naufrages du Faso, de Simplice Herman Ganou, sur une enfance dans les rues, J’existe, d’Elhadji Demba Dia, portrait d’une mère courage dakaroise…

On constate une montée en puissance du documentaire africain

Le continent était à l’honneur au Fidadoc cette année, et pour cause selon Hicham Falah : « On constate une montée en puissance du documentaire africain, qui s’émancipe des styles les plus répandus jusque là, à savoir les films à connotation sociale ou les documentaires musicaux. Il y a une diversité formelle au niveau des écritures. »

Point de rencontre

Le Fidadoc a aussi rendu un hommage au réalisateur et ethnologue français Jean Rouch, connu pour ses films tournés en Afrique, à l’occasion du centenaire de sa naissance. « Beaucoup de jeunes le voient comme un réalisateur colonial, mais je pense qu’il faut continuer à le regarder. C’est important que Rouch soit montré en Afrique et pas juste en Europe », assure Falah, pour qui les films du Français sont aussi « des sortes d’archives sur la ségrégation entre la ville et la campagne, sur l’urbanisation de pays comme le Niger… Sur des régions et des époques très peu documentées en matière d’images. »

Le festival a par ailleurs permis des rencontres entre de jeunes réalisateurs marocains et ceux de plusieurs pays du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, pour des ateliers notamment consacrés à la coproduction internationale.

Nous allons continuer à travailler sur ces questions de productions entre des pays du Sud

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« Nous allons continuer à travailler sur ces questions de productions entre des pays du Sud », assure Hicham Falah, pour qui la coproduction est la clé d’un cinéma documentaire vivant sur le continent. « Nous pensons à mettre au point un argumentaire qui pourra être envoyé aux fonds d’aide, aux institutions et aux ministères de pays de la région en ce sens. »

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