Maroc-Nigeria : le projet de gazoduc officiellement sur les rails

Lors d’une cérémonie présidée par Mohammed VI ce lundi, le Maroc et le Nigéria ont signé des accords relatifs au projet de gazoduc ouest africain et à la coopération dans le domaine des engrais.

Mohammed VI recevait une délégation nigériane à Rabat ce lundi 15 mai 2017. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Mohammed VI recevait une délégation nigériane à Rabat ce lundi 15 mai 2017. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

fahhd iraqi

Publié le 16 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

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Ce lundi 15 mai, au Palais royal de Rabat, Mohammed VI a présidé la cérémonie de lancement officiel du projet de gazoduc devant relier le Nigéria au Maroc ainsi que la signature d’accords relatifs à la coopération dans la production d’engrais. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre nigérian des Affaires Etrangères, Geoffrey Onyeama,  qui, dans son allocution, a tenu à relayer les salutations de Muhammadu Buhari, le président du Nigéria, absent pour des raisons de santé, au roi Mohammed VI.

« La conclusion de ces accords, quelques mois seulement  après la visite de SM le roi au Nigéria, est une preuve de la réussite du partenariat Rabat – Abuja, une réussite à attribuer à la volonté des dirigeants des deux pays d’assurer l’implémentation de projets bilatéraux », a souligné le responsable nigérian. De son côté, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a présenté les grandes lignes de ce méga-projet « conçu par les Africains pour les Africains » et qui devrait avoir un impact sur plus de 300 millions d’habitants.

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Quel tracé pour ce gazoduc ?

Long de 5 000 kilomètres, ce gazoduc titanesque est en fait l’extension du West African Gas Pipeline, qui relie depuis 2010 le Nigéria au Ghana en passant par le Bénin et le Togo. Il devrait désormais longer la côte ouest africaine jusqu’au Maroc pour se connecter in fine au marché européen et ainsi renforcer le développement du secteur énergétique dans toute la région.

Pour rappel, un accord de partenariat stratégique a été signé à l’occasion de la visite officielle du souverain marocain au Nigéria les 2 et 3 décembre dernier entre le fonds souverain marocain Ithmar Capital (ex-FMDT) et la Nigeria Sovereign Investment Authority (NSIA), afin « d’appuyer ce projet d’envergure », dont certains, pessimistes, disaient qu’il ne serait certainement pas de cette décennie.

Pour l’instant, le tracé définitif n’a pas encore été révélé publiquement. Mais, l’on sait déjà que si l’option sous-marine était retenue par le Maroc et le Nigeria, le gazoduc devrait déjà coûter à lui seul au moins 20 milliards de dollars.

Coopération Sud-Sud

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Lors de la même cérémonie, l’Office chérifien des phosphates (OCP) et l’Association nigériane des producteurs et fournisseurs d’engrais (Fepsan) ont signé un protocole d’accord pour le renforcement des capacités de production et de distribution des engrais au Nigéria.

Ce partenariat aura pour objectif la création d’une plateforme de production et de distribution d’engrais au Nigéria pour la région, l’établissement d’une carte de fertilité des sols pour l’usage d’engrais adaptés aux sols, ainsi qu’un programme de formation à l’emploi des engrais au bénéfice des agriculteurs nigérians. En ce sens, le Nigéria pourra profiter du savoir-faire marocain dans le secteur du phosphate.

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« Un modèle de coopération sud-sud », a tenu à souligner Mostafa Terrab, président-directeur général de l’OCP.

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