Face à la chute des cours du pétrole, l’Algérie change de ton
La chute du cours du pétrole en dessous de 60 dollars et la perspective d’un prix durablement bas ont ébranlé l’assurance de l’Algérie. Le ton est désormais à l’urgence et de nouvelles orientations budgétaires sont envisagées.
Inflexible au lendemain de la réunion de l’Opep de novembre durant laquelle le cartel de producteurs de pétrole a refusé de baisser sa production malgré l’effondrement des cours, le gouvernement algérien commence à assouplir sa position.
Après avoir soutenu que la chute des prix était sans impact sur l’économie, en raison de réserves de change (195 milliards de dollars) suffisantes pour couvrir trois ans d’importation, Alger admet désormais faire face à une situation critique et change de ton.
Cellule de crise
L’équipe du Premier ministre Abdelamalek Sellal s’est d’ailleurs mise à l’action. Une première réunion interministérielle a eu lieu le lundi 15 décembre à Alger afin de définir les secteurs où des économies pourraient être faites dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019. Une deuxième rencontre est prévue ce mercredi. Une cellule de suivi et d’évaluation de la situation suite à la chute des prix du pétrole a été mise en place au sein du Conseil économique et social (CNES), institution étatique chargée d’examiner les politiques économique et sociales du pays.
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Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a ainsi appelé le 16 décembre à la mise en palce « dans les meilleurs délais » de « mécanismes adéquats à même de trouver une substitution aux importations ». Un discours volontariste qui tranche avec l’attentisme observé jusqu’à présent.
Rationalisation
Reste désormais à trouver les niches à raboter. Aucune déclaration officielle n’a, pour l’instant, était faite sur la question, mais plusieurs pistes de « rationalisation des dépenses » se dégagent.
Le gouvernement s’est engagé à ne pas toucher au budget de fonctionnement, ni aux transferts sociaux. Les économies se feront donc au niveau des importations et des dépenses d’équipement fixées à près de 45 milliards de dollars dans la Loi de finances 2015 (+41 % sur un an) établie sur la base d’un prix de référence du baril de pétrole de 37 dollars.
Des projets d’envergure tels que l’installation du tramway dans plusieurs villes du pays et l’autoroute des haut-plateaux pourraient ainsi être remis en cause rapporte le journal arabophone Echourouk dans son édition du 16 décembre. Il faudra attendre fin décembre avec l’adoption en Conseil des ministres du plan quinquennal 2015-2019 pour connaître les choix définitifs.
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