Mali : un homme et une femme lapidés pour concubinage dans le nord du pays, selon des élus locaux

Pour la première fois depuis 2012 dans le nord du Mali, un couple a été tué à coups de pierres le 16 mai parce qu’ils vivaient ensemble sans être mariés.

Un rebelle du MNLA à Kidal (Nord), le 25 juillet 2013. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Un rebelle du MNLA à Kidal (Nord), le 25 juillet 2013. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Publié le 17 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Un homme et une femme ont été tués à coups de pierres dans la région de Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali, par des « islamistes » qui leur reprochaient de vivre en concubinage en violation de « la loi musulmane », selon des élus locaux. La lapidation s’est déroulée à Taghlit, entre les localités de Aguel’hoc et Tessalit. C’est la première fois, depuis 2012, que des faits similaires sont signalés au Mali. D’après un élu local, « le couple non marié a été arrêté par les islamistes qui ont déclaré qu’ils ont violé la loi musulmane et qu’il fallait les lapider. C’est ce qu’ils ont fait ».

« Les islamistes ont creusé mardi [16 mai] deux trous dans lesquels ils ont mis l’homme et la femme qui vivaient maritalement sans être mariés. Ils ont été lapidés à mort », a affirmé un deuxième élu local. Selon cet élu, « quatre personnes ont jeté des cailloux aux deux, jusqu’à leur mort ».

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Aucune indication n’a pu être obtenue sur l’identité des islamistes en question ou le groupe auquel ils appartiendraient. Plusieurs groupes jihadistes, en plus des narcotrafiquants, contrebandiers et autres criminels, écument le nord du Mali.

Une source de sécurité malienne a simplement indiqué avoir « appris l’exécution par lapidation d’un homme et d’une femme dans la région de Kidal par les terroristes qui les accusaient d’avoir eu des relations sexuelles hors mariage ».

L’Association malienne de défense des droits de l’Homme (AMDH) a condamné de « lâches assassinats », et demandé que leurs auteurs soient « arrêtés et jugés ».

Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, a appelé à « garantir la sécurité des populations, des civils » dans le nord du Mali. Dans certaines zones écumées par des jihadistes, narcotrafiquants et criminels divers, « les civils sont pris en étau ».

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Du jamais-vu depuis 2012

Le nord du Mali était tombé en mars 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur d’une rébellion touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques qui  sont étendues au centre et au sud du pays depuis 2015.

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Fin juillet 2012, alors que les jihadistes contrôlaient encore le nord du Mali, des membres du groupe Ansar Eddine avaient lapidé en public à Aguel’hoc un homme et une femme auxquels ils reprochaient d’avoir eu des enfants sans être mariés.

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