Jean-Yves Le Drian, diversité, Outre-mer… Ce qu’il faut savoir sur le nouveau gouvernement français
La composition du premier gouvernement de l’ère Macron a été dévoilée ce mercredi. Parmi les 22 nouveaux ministres, de nouveaux visages souvent issus de la société civile, mais aussi des hommes politiques expérimentés. Tour d’horizon.
Jean-Yves Le Drian au Quai d’Orsay
Présent dans tous les gouvernements du mandat Hollande, Jean-Yves Le Drian quitte son poste au ministère de la Défense pour prendre celui de ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Le Breton, avait publiquement soutenu la candidature d’Emmanuel Macron et jouissait d’un bilan relativement positif au terme d’un quinquennat où il s’est affirmé comme le « Monsieur Afrique » du gouvernement avec pas moins d’une trentaine de déplacements au Sahel pour autant de rencontres avec les dirigeants de la région.
Il a été un des visages de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, incarnée notamment par les opérations Serval et la force Barkhane qui, bien qu’elles aient fait reculer la menace jihadiste notamment au Mali, ne l’ont pas éradiquée. Il est par ailleurs un des seuls ministres du quinquennat Hollande à être reconduit dans le gouvernement d’Édouard Philippe.
Une diversité très relative
Au sein de ce nouveau gouvernement, la diversité reste minimale. Mounir Mahjoubi, conseiller au numérique d’Emmanuel Macron pendant la campagne a été nommé secrétaire d’État chargé du numérique. Un nouveau visage au parcours atypique puisque, fils d’immigrés marocains, il est titulaire d’un CAP cuisine ainsi que d’une maîtrise de droit et d’un master de Sciences Po Paris.
Encarté au PS depuis sa jeunesse (il l’est toujours), Mounir Mahjoubi avait participé à la stratégie numérique de la campagne de Ségolène Royale lors de l’élection présidentielle de 2007 avant de prendre part à la stratégie de communication numérique de François Hollande pour le scrutin de 2012. Il sera candidat sous l’étiquette de La République en marche dans la 16e circonscription de Paris lors des prochaines législatives.
Dans le gouvernement d’Édouard Philippe, il y a également Laura Flessel, double championne olympique d’escrime et sextuple championne du monde, qui prend la tête du ministère des Sports. La Guadeloupéenne − qui avait signé un appel à voter pour Emmanuel Macron en compagnie d’autres sportifs − a présidé le Comité de lutte contre les discrimination dans le sport.
Nicolas Hulot ministre de la Transition écologique
Trois Présidents avaient essayé avant Emmanuel Macron, mais tous avaient échoué. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et plus récemment François Hollande ont souhaité rallier Nicolas Hulot à leurs gouvernements. L’écologiste, ancien présentateur de l’émission Ushuaïa a finalement rejoint Emmanuel Macron et le premier gouvernement d’Édouard Philippe. Il devient ainsi ministre de la Transition écologique et solidaire.
J'ai accepté de poursuivre mon action en rejoignant le gouvernement en tant que ministre d’Etat à la Transition écologique et solidaire. pic.twitter.com/3gr9fez2ip
— Nicolas Hulot (@N_Hulot) May 17, 2017
Symbole de la lutte contre le changement climatique, figure de proue de la COP 21 organisée à Paris fin 2015, Nicolas Hulot est aussi une personnalité appréciée des Français et un coup réussi pour la crédibilité du gouvernement sur les questions écologiques.
Plusieurs chantiers l’attendent. À commencer par la cohabitation avec un Premier ministre qui s’était opposé à la loi relative à la transition énergétique pour la croissante verte, adoptée en août 2015, et qui soutient également le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Annick Girardin, de la Francophonie à l’Outre-mer
Il s’agit d’une ancienne du quinquennat Hollande. Ex-secrétaire d’État chargée du Développement de la francophonie (2014-2016), Annick Girardin avait hérité du ministère de la Fonction Publique sur la dernière année du mandat Hollande.
Nommée ministre de l’Outre-mer, la députée de la circonscription de Saint-Pierre et Miquelon âgée de 52 ans avait soutenu l’ancienne ministre du Logement Sylvia Pinel, membre comme elle du Parti radical de gauche, avant de rejoindre Emmanuel Macron après la défaite de sa favorite à la primaire de la gauche.
11 femmes, mais peu de postes-clé
Le nouveau président de la République avait promis la parité. Son premier gouvernement compte 22 ministres, 11 femmes et 11 hommes. La parole a donc été tenue. Tout du moins sur le papier.
Une seule femme dans ministère régalien, c’est le minimum. Attendons désormais femmes avec rôles-clefs dans les cabinets. #JamaisSansElles pic.twitter.com/jm6UNqRq4S
— JamaisSansElles (@JamaisSansElles) May 17, 2017
Emmanuel Macron s’était de fait engagé à créer un ministère exclusivement consacré aux Droits des Femmes, qui est devenu un secrétariat d’État. Il avait par ailleurs été le premier signataire de la charte de « Jamais sans Elles », une association militant pour la mixité, dans laquelle il s’était engagé à nommer des femmes à des ministères régaliens (Défense, Justice, Intérieur, Diplomatie et Économie). Seule Sylvie Goulard, ministre des Armées, a obtenu l’un de ces postes.
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