Tunisie : l’armée n’interviendra « que dans les cas extrêmes »

Ce mercredi, le ministre de la Défense tunisien a tempéré les propos du président Essebsi selon lesquels l’armée protégerait désormais des sites de production susceptibles d’être bloqués par des grèves et des manifestations.

Un soldat tunisien devant le musée du Bardo, à Tunis, en mars 2015. © Michel Euler/AP/SIPA

Un soldat tunisien devant le musée du Bardo, à Tunis, en mars 2015. © Michel Euler/AP/SIPA

Publié le 18 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

L’armée tunisienne, à qui le Président a demandé de protéger les sites de production susceptibles d’être bloqués par des mouvements sociaux, n’interviendra que dans les cas extrêmes, a déclaré le ministre de la Défense Farhat Horchani le mercredi 17 mai, alors qu’il était auditionné par une commission parlementaire.

« L’armée n’entre pas en contact avec les citoyens, pas plus qu’avec les protestataires, elle ne fait que protéger les installations. Quand l’armée accepte d’appliquer une décision en lien avec la protection d’une installation, mais cette protection est régie par des règles », a-t-il clarifié.

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D’après la loi, a-t-il encore pointé, l’armée peut utiliser la force, mais selon « un principe très important et démocratique : celui de la gradation ». « À savoir qu’il n’est possible d’utiliser la force que dans les cas extrêmes, comme une situation de danger, de menace sérieuse contre l’installation protégée par l’armée ou le militaire la protégeant, ou même contre les citoyens en cas de chaos ».

La semaine dernière, le président Béji Caïd Essebsi avait annoncé dans un discours officiel que l’armée allait dorénavant protéger les sites de production des mouvements sociaux susceptibles d’empêcher leur exploitation.

« Toute personne voulant manifester peut manifester, dans le cadre de la loi. Mais si tu veux manifester et que la première chose que tu fais, c’est stopper la production de la Tunisie, où allons-nous ? », avait lancé Béji Caïd Essebsi.

« L’opinion n’a pas à avoir peur de l’armée »

Le gouvernement d’union de Youssef Chahed est confronté à une grogne sociale croissante, en particulier dans les régions de l’intérieur. Les mouvements prennent régulièrement l’allure de sit-in bloquant routes et accès à certains sites.

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C’est notamment le cas à El-Kamour, à une centaine de kilomètres de Tataouine, dans le sud de la Tunisie, où des habitants ont depuis près d’un mois monté des tentes près d’une installation pétrolière, réclamant une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés du secteur.

Au Parlement, alors que les détracteurs de l’annonce présidentielle ont parlé de « militarisation », Farhat Horchani a par ailleurs répondu que l’ « opinion publique n’avait pas à avoir peur de l’armée tunisienne ».

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« Les crispations des derniers jours en lien avec le rôle de l’armée n’ont aucune justification, a-t-il assuré. Notre armée est une armée républicaine, qui protège les élections, la révolution, la démocratie, les installations souveraines et sensibles ».

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