Infiltrations terroristes au Niger : les autorités ferment plusieurs marchés et restreignent la circulation dans l’ouest
Une dizaine de marchés ruraux ont été fermés et la circulation de voitures et motos a été interdite dans plusieurs zones de l’ouest du Niger pour lutter contre des infiltrations terroristes venant du Mali voisin, ont indiqué jeudi les autorités locales et l’ONU.
Ces mesures sont entrées en vigueur dans plusieurs zones des régions de Tillabéri et de Tahoua, au sud-ouest du pays. « Seize marchés » ruraux ont été fermés et la circulation des voitures et motos a été interdite dans des contrées de Tahoua de « 20h00 locales à 06h30 » et « de manière permanente » dans plusieurs autres de Tillabéri, a précisé jeudi le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) à Niamey sur son site internet.
34 attaques depuis février 2016
Dans cette zone enclavée, les motos sont devenues « les principaux moyens de déplacement » des assaillants qui se « ravitaillent en vivres et carburant » sur les marchés locaux, où sont également « tapis leurs informateurs », a expliqué à l’AFP un responsable municipal de Tillabéri, une région proche du Mali.
Ces restriction entrent dans le cadre de l’état d’urgence reconduit à la mi-mars pour trois mois face à la persistance des attaques dans plusieurs départements de Tillabéri et Tahoua, a-t-il souligné. L’ONU dit avoir répertorié « 34 attaques » perpétrées depuis février 2016 par des groupes armés dans ces deux régions. L’état d’urgence accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit et des fouilles, y compris dans les camps de réfugiés maliens établis dans les zones concernées.
Mesures similaires contre Boko Haram
« De telles mesures ont déjà contribué à affaiblir Boko Haram en le coupant de ses sources de ravitaillement », a commenté une source sécuritaire. Les régions de Tillabéri et Tahoua sont devenues très instables en raison de nombreuses attaques meurtrières visant régulièrement des positions de l’armée et des camps de réfugiés, attribuées à des groupes jihadistes maliens liés notamment au Mujao, une des formations jihadistes qui avait pris le contrôle du nord du Mali quelques mois en 2012. Repoussée par la force Barkhane qui avait pris la suite de l’opération Serval lancée en janvier 2013 par les forces françaises, la menace jihadiste n’a pas été complètement éradiquée.
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