Maroc : la Banque centrale abaisse son taux directeur pour la deuxième fois en trois mois
La Banque centrale marocaine a annoncé le 16 décembre avoir abaissé son taux directeur de 2,75 % à 2,5 %, trois mois à peine après une première réduction de 25 points de base. En cause : la décélération de la croissance du secteur agricole, la morosité économique dans la zone euro et la tendance baissière du marché pétrolier.
Abdellatif Jouahri est le gouverneur de Bank Al-Maghrib. DR
Publié le 17 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.
Lors de sa dernière réunion trimestrielle pour l’année 2014, organisée le 16 décembre à Rabat, le conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), la Banque centrale du Maroc, a décidé de baisser son taux directeur de 2,75 % à 2,5 %, soit la seconde réduction de cet indicateur en un trimestre, après une chute de 25 points de base en septembre dernier. C’est la première fois depuis 2002 que l’organe en charge de la politique monétaire du Maroc procède à deux baisses de cet indicateur durant la même année. Ce taux est aujourd’hui à son plus bas niveau depuis vingt ans.
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Conjoncture
Dans son communiqué, Bank Al Maghrib appuie sa décision sur une conjoncture internationale singulière, marquée par « les niveaux faibles de croissance et d’inflation dans la zone euro, principal partenaire commercial du Maroc, conjugués à l’orientation baissière des prix des produits pétroliers ».
Au niveau national, la Banque centrale du Maroc met l’accent sur la hausse du chômage de 50 points de base à 9,6 % au niveau national (14,5% en zone urbaine), la décélération de la croissance au deuxième semestre à 2,3 %, contre 5 % durant la même période en 2013. Une contre-performance due à la « baisse de 2,6 % de la valeur ajoutée agricole après une progression de 20,2 % [au 2e semestre 2013] ».
La reprise du secteur non-agricole (+3,2 % au 2e semestre, contre 2,6 % un trimestre auparavant), mitige à peine ce recul. Le PIB du royaume chérifien devrait croître de seulement 2,5 % cette année selon les estimations de Bank Al Maghrib, soit moins que les 3 % anticipés par la Banque mondiale. Une hausse de 4,4 % du PIB est attendue en 2015.
Soutenir l’activité économique
Par conséquent, la Banque centrale marocaine espère, avec cette nouvelle baisse du taux directeur, redonner un nouveau souffle au marché du crédit bancaire et « soutenir davantage encore la reprise de l’activité économique ».
Signe encourageant : la réduction de 25 points de base décidée en septembre dernier a entraîné une hausse du rythme de croissance du crédit bancaire, passé de 3,8 % au troisième semestre à 4,6 %. Le taux d’intérêt sur le marché interbancaire a lui baissé de 13 points de base, passant de 2,99 % à 2,76 %.
