Mali : le président Emmanuel Macron se rend en chef de guerre à Gao
Le président français, Emmanuel Macron, se rend au Mali vendredi. Une visite d’une journée à Gao, dans le nord du pays, où le président étrennera en Afrique son costume de « chef de guerre » et s’entretiendra à deux reprises avec le président Ibrahim Boubacar Keïta.
« C’est le moment de prendre la mesure de son soutien affiché aux forces armées pendant la campagne », confie un diplomate proche de l’Élysée. Dix jours après son élection à la tête de la République française, Emmanuel Macron se rend vendredi 19 mai à Gao, dans le nord du Mali, pour une visite aux militaires français.
« Le choix de cette ville martyr s’est imposé logiquement », explique l’entourage du chef de l’État qui « a souhaité envoyer un message fort aux forces armées présentes au Mali ». Emmanuel Macron passera ainsi près de 7 heures à Gao, où il doit atterrir à 10 heures, heure locale, et passera en revue les troupes de la force Barkhane.
Soutien aux accords d’Alger
Au-delà de l’aspect militaire, le nouveau chef de l’État, qui sera accompagné du nouveau ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et de la ministre des Armées, Sylvie Goulard, abordera également la situation politique au nord du Mali, avec son homologue Ibrahim Boubacar Keïta. Deux entretiens, en début et fin de journée, sont prévus entre Emmanuel Macron et IBK, qui fera le déplacement à Gao pour accueillir le président français.
L’occasion pour Paris de réaffirmer son attachement à la mise en place des accords d’Alger. « Les accords d’Alger sont le cadre politique de la résolution du conflit et nous devons soutenir leur application, qui est pour le moment trop lente », glisse un conseiller du président français, qui salue toutefois la mise en place des patrouilles mixtes dans le nord du Mali.
G5 Sahel et développement
Les deux hommes aborderont également la dimension sous-régionale du conflit malien, alors que la France s’est engagée à soutenir la mise en place des forces africaines du G5 Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Mauritanie), dont le Mali occupe aujourd’hui la présidence. « Il faut absolument que nous aidions les armées de la région à contrôler leur territoire, et notamment leurs frontières communes », confie un proche du chef de l’État, dans une allusion à la frontière nigéro-malienne.
Emmanuel Macron ne devrait pas vraiment quitter ses habits de chef de guerre. Son entourage évoque toutefois sa volonté de « mettre en avant la synergie entre la politique militaire et la stratégie de développement ». Le directeur de l’Agence française de développement, Rémy Rioux, fera d’ailleurs partie du voyage. Une manière de rassurer les acteurs du secteur, alors que le nouveau gouvernement ne comporte aucun ministère dédié au développement.
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