L’ancien ambassadeur de France en Tunisie Boris Boillon comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris
Le procès de Boris Boillon, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy devenu ambassadeur de France en Tunisie de 2011 à 2012, s’est ouvert ce lundi 22 mai à Paris. L’ancien diplomate avait été interpellé en juillet 2013 en possession d’une très importante somme d’argent liquide.
Aujourd’hui âgé de 47 ans, Boris Boillon comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris ce 22 mai. L’ancien ambassadeur de France en Irak et en Tunisie est jugé pour défaut de déclaration, faux et usage de faux, blanchiment de fraude fiscale, et abus de biens sociaux.
Il avait été arrêté le 31 juillet 2013 alors qu’il s’apprêtait à grimper dans un train pour la Belgique, porteur de 350 000 euros et 40 000 dollars, en liquide et non-déclarés. La loi impose en effet de déclarer aux douanes tout transfert de plus de 10 000 euros en espèces à l’intérieur de l’Union européenne.
L’ancien conseiller du président Nicolas Sarkozy encourt une amende pour ce défaut de déclaration, et jusqu’à cinq ans de prison pour les autres chefs de poursuite.
Le diplomate, suspendu depuis novembre dernier par le ministère des Affaires étrangères, assure que cet argent provient d’activités de sa société de conseil Spartago en Irak, pays dont l’infrastructure bancaire défaillante imposerait de payer en espèces.
Sarkoboy
Boris Boillon était arrivé en Tunisie quelques semaines après la chute de Ben Ali, pour tenter de calmer le jeu après la polémique sur les complicités françaises avec le régime benaliste. Il s’était immédiatement mis les Tunisiens à dos, après avoir violemment invectivé des journalistes lors de son premier déjeuner de presse à l’ambassade.
Le « Sarkoboy » était ensuite devenu la cible de nombreuses railleries, en raison de photos le présentant tantôt en James Bond à la une d’un magazine tunisien, tantôt en slip de bain, le corps huilé et bodybuildé, au bord de la mer.
Boris Boillon avait finalement été rappelé quelques semaines après l’arrivée de François Hollande au pouvoir, en mai 2012, pour être remplacé par François Gouyette.
Son procès doit durer ce lundi 22 mai toute la journée, et pourrait se poursuivre mardi matin. Son avocat, Jean Reinhart, a mis à profit le début d’audience pour critiquer un dossier « gangrené par la partialité ».
L’avocat, qui réclame une annulation du procès, a déploré que son client comparaisse suite à une citation directe, c’est-à-dire après une enquête pilotée par le seul parquet. Me Reinhart aurait préféré une information judiciaire, procédure menée par un juge d’instruction.
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