L’Italie a signé un accord avec la Libye, le Tchad et le Niger pour contenir l’afflux de migrants

Selon le bilan diffusé lundi par le ministère de l’Intérieur italien, 50 041 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l’année. Un chiffre qui correspond à une hausse de plus de 45% par rapport à la même période l’an passé. Face à cet afflux, l’Italie a signé dimanche un accord avec la Libye, le Tchad et le Niger.

Des migrants repêchés au large des côtes de Lampedusa en 2014. © AP/SIPA

Des migrants repêchés au large des côtes de Lampedusa en 2014. © AP/SIPA

Publié le 23 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

L’Italie a signé dimanche 21 mai un accord avec la Libye, le Tchad et le Niger pour tenter d’endiguer le flux de migrants en renforçant les contrôles aux frontières et en créant de nouveaux centres d’accueil dans les pays africains. Une urgence motivée par ce chiffre : 50 041 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l’année, soit une hausse de plus de 45% par rapport à la même période l’an passé, selon le bilan diffusé lundi par le ministère de l’Intérieur italien.

Réunis ce week-end à Rome, les ministres de l’Intérieur des quatre pays ont convenu de mettre en place des centres au Tchad et au Niger, par lesquels les migrants d’Afrique de l’Ouest transitent pour gagner la Libye et, pour certains, l’Europe.

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Selon un communiqué diffusé dimanche par le ministère italien, les nouveaux centres au Tchad et au Niger, de même que ceux déjà en place en Libye, devront être conformes « aux critères humanitaires internationaux ».

« L’Europe est-elle en train d’externaliser le contrôle de ses frontières ? »

Alors que le chef du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a dénoncé dimanche les conditions de vie « épouvantables » dans les centres de rétention en Libye, la promesse ne convainc pas tout le monde. « Le droit libyen criminalise l’immigration clandestine, alors on ne voit pas bien comment ces centres de réception ne seront pas des centres de rétention », a déclaré lundi à l’AFP Mattia Toaldo, un expert du Conseil européen pour les relations étrangères. « La mise en place de centres de réception au Niger et au Tchad est également douteuse : l’Europe est-elle en train d’externaliser le contrôle de ses frontières ? Et si oui, en échange de quoi ? », a-t-il ajouté.

97% des départs depuis la Libye

Quelque 97% des migrants arrivés cette année sur les côtes italiennes étaient partis de Libye, où les réseaux de passeurs profitent du chaos qui règne depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Mais l’Union européenne, et en particulier l’Italie, ont entrepris de former et équiper les gardes-côtes libyens pour secourir et intercepter les migrants avant qu’ils ne gagnent les eaux internationales.

Quelque 6 000 candidats à la traversée ont ainsi été ramenés en Libye cette année, tandis qu’au moins 1 244 autres sont morts ou disparus en mer, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

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