Nakoulma (Burkina / FC Nantes) : « Avec deux ou trois matches de plus, on pouvait accrocher l’Europe »

Auteur d’une bonne CAN avec le Burkina Faso, Préjuce Nakoulma est arrivé à Nantes au retour du Gabon.

Préjuce Nakoulma. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Préjuce Nakoulma. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 23 mai 2017 Lecture : 3 minutes.

L’attaquant burkinabé, qui a attendu d’avoir presque 30 ans pour découvrir un championnat du Top 5 européen, s’est vite imposé en Ligue 1. Interview.

Jeune Afrique : Le Burkina Faso a terminé troisième de la CAN, en se montrant séduisant sur le plan du jeu. Cette équipe peut-elle franchir un cap supplémentaire ?

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Préjuce Nakoulma : Avant la CAN, nous savions que nous pouvions faire un très bon parcours. Depuis quelques mois, les progrès étaient évidents. Collectivement, l’équipe est meilleure qu’en 2013, l’année où nous avions atteint la finale de la CAN face au Nigeria (0-1). Il y a une bonne cohérence entre les anciens et les plus jeunes. Je pense également que le retour de Paulo Duarte en tant que sélectionneur a été une très bonne chose. Il avait déjà entraîné les Étalons, il connaissait donc le pays, les mentalités, plusieurs joueurs. Je suis certain que nous pouvons encore progresser.

En vous qualifiant pour la Coupe du monde 2018, par exemple ?

Nous sommes actuellement en tête de notre groupe. Il y aura en août et septembre une double confrontation très importante face au Sénégal. Nous avons les moyens de nous imposer, de prendre des points. Ce que nous avons accompli au Gabon lors de la CAN a apporté beaucoup de confiance au groupe. Le jeu que nous avons proposé était de bonne qualité. Les supporters des Étalons attendent évidemment encore plus de nous. C’est normal. C’est une pression qui doit nous motiver, pas nous inhiber. Nous sommes des compétiteurs, on a envie de gagner des matches. La Coupe du monde est un objectif. Se qualifier pour la CAN 2019 aussi. C’est pour cela que le match face à l’Angola à Ouagadougou le 10 juin sera très important.

Charles Kaboré, l’emblématique capitaine des Étalons, envisage de prendre sa retraite internationale au plus tard en juillet prochain, si le Burkina Faso se qualifie pour la Coupe du monde…

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La volonté du groupe, c’est qu’il continue le plus longtemps possible. C’est un leader et un joueur très important. J’espère qu’il reviendra sur sa décision. L’essentiel, c’est qu’il soit là en ce moment.

j’ai toujours eu la motivation de rejoindre un championnat majeur

Vous êtes arrivé en Pologne en 2006, alors que vous étiez très jeune. C’est une destination plutôt inattendue pour un joueur africain…

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Pour moi, je considérais la Pologne comme un tremplin, avant de rejoindre un championnat plus huppé. J’ai commencé à jouer dans des équipes de quatrième division (Granica Lubycza Krolewska, Hetman Zamosc), puis en deuxième division (Stal Stalowa Wola). C’est dans ce club que ma carrière a vraiment débuté, puisque j’ai ensuite joué en division 1 (Widzew Lodz et Gornik Zabrze). Je pensais rester deux ou trois ans en Pologne, ça a duré sept ans. Mais sept bonnes années. J’ai progressé, j’ai appris le polonais. Il était cependant temps pour moi de rejoindre un championnat plus relevé, et financièrement plus attractif.

Vous avez rejoint la Turquie (Mersin puis Kayserispor) en 2014, alors que vous auriez déjà pu signer à Nantes…

C’est exact. Il y a avait eu des contacts avec Nantes, avec West Bromwich Albion, en Angleterre, et avec d’autres clubs en Turquie et en Grèce. J’ai signé en Turquie dans un club modeste, mais j’ai toujours eu la motivation de rejoindre un championnat majeur. Je ne me suis pas découragé. J’ai compris que cela prendrait peut-être plus de temps.

Vous êtes arrivé à Nantes juste après la CAN. Vous n’avez pas tardé à vous imposer, en marquant six buts en neuf matches. Comment expliquez-vous une adaptation aussi rapide ?

Par l’accueil qui m’a été réservé. De plus, l’équipe était en forme, elle jouait bien. Les premières semaines ont surtout été difficiles pour moi en raison du climat. J’arrivais du Gabon où il faisait très chaud et à Nantes, à cette époque, il pleuvait beaucoup… Mais j’ai rapidement trouvé mes marques. Je n’ai pas marqué tout de suite, mais à partir du mois de mars, j’ai commencé à inscrire des buts. J’ai beaucoup progressé depuis que je suis à Nantes avec le coach [Sergio Conceiçao, NDLR]. L’équipe pratique un bon football, on prend du plaisir sur le terrain. Je pense même qu’avec deux ou trois matches de plus, on pouvait accrocher l’Europe…

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