Ebola : la mobilisation internationale suscite l’espoir en Afrique de l’Ouest

Les pays ouest-africains les plus touchés par Ebola espèrent un tournant grâce à l’aide militaire promise mardi par les États-Unis. Autre motif d’espoir : l’examen, ce jeudi, par le Conseil de sécurité de l’ONU, d’un projet de résolution visant à juguler l’épidémie.

Des membres de la Croix-Rouge libérienne transportent le corps d’une victime d’Ebola, à Monrovia © AFP

Des membres de la Croix-Rouge libérienne transportent le corps d’une victime d’Ebola, à Monrovia © AFP

Publié le 18 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

À l’image d’autres responsables de pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés par Ebola, la libérienne Ellen Johnson Sirleaf a tenté de positiver mercredi 17 septembre après l’annonce d’un vaste plan d’aide militaire américain pour lutter contre l’épidémie. "L’annonce hier (mardi, NDLR) par le gouvernement des États-Unis d’une aide militaire directe est un moment significatif dans la bataille contre Ebola, a affirmé la présidente du Liberia. Nous espérons que cette décision incitera le reste de la communauté internationale à agir. Nos partenaires américains se rendent compte que le Liberia ne peut pas vaincre Ebola seul".

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Le président américain Barack Obama a appelé mardi "à agir vite" pour éviter que des "centaines de milliers" de personnes ne soient contaminées par Ebola. Il a notamment annoncé la création d’un centre de commandement militaire au Liberia pour soutenir la lutte contre l’épidémie à travers la région. Washington a aussi saisi en urgence le Conseil de sécurité de l’ONU, qui doit se prononcer ce jeudi sur un projet de résolution américain destiné à mobiliser les gouvernements contre la propagation de l’épidémie – une initiative rarissime dans le domaine de la santé.

Un milliard de dollars

En outre, l’ONU a demandé 987,8 millions de dollars (763 millions d’euros) pour les trois pays principalement touchés – Guinée, Liberia et Sierra Leone – qui sont, selon Valérie Amos, responsable des opérations humanitaires des Nations unies, "au bord de l’effondrement".

"Maintenant que l’ONU annonce environ un milliard dont la moitié pour le Liberia, je ne peux que dire ‘Alléluia, Dieu répond à nos prières, a déclaré Alex Gborlee, responsable de l’ONG Compassion Funds International Liberia. Si la communauté internationale avait réagi plus fortement, nous ne pleurerions pas aujourd’hui des centaines de Libériens. Nous disons un grand merci à l’ONU." De leur côté, les États membres de l’Union européenne (UE) ont  promis 78 millions d’euros supplémentaires, outre les quelque 150 millions d’euros déjà prévus, pour aider à la lutte contre Ebola.

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Récession économique

Dans un rapport publié mercredi, la Banque mondiale se montre, elle, plus inquiétante. Le texte souligne le "facteur peur" provoqué par Ebola, précisant que "l’impact économique le plus important de la crise ne résulte pas de ses coûts directs (mortalité, morbidité, soins de santé, pertes des jours de travail) mais de réactions de répulsion alimentées par la peur de la contagion". "Si le virus continue de se propager dans les trois pays les plus durement affectés, son impact économique pourrait être multiplié par huit, infligeant un choc catastrophique à des États déjà fragiles", poursuit ce rapport.

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Dans ce scénario catastrophe, la croissance économique chuterait l’année prochaine de 11,7 points de pourcentage au Liberia et de 8,9 points en Sierra Leone, au risque de faire plonger ces deux pays pauvres en récession.

(Avec AFP)

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