Maroc : nouveau coup de chaud sur le fret maritime sahraoui

Un navire transportant des ressources provenant du Sahara Occidental, qui avait dû jeter l’ancre au large des Baléares après que le gouvernement de l’île avait demandé aux autorités espagnoles d’interdire le déchargement de la marchandise, a finalement été autorisé à accoster.

Un cargo près du port de Benghazi en Libye, le 4 août 2011. (illustration) © Sergey Ponomarev/AP/SIPA

Un cargo près du port de Benghazi en Libye, le 4 août 2011. (illustration) © Sergey Ponomarev/AP/SIPA

Publié le 25 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Le Polisario continue sa bataille contre ce qu’il appelle « l’exploitation des ressources du Sahara occidental ». Un navire transportant 35 000 tonnes de sable provenant de cette région sous souveraineté marocaine a bien failli se voir interdire de décharger sa marchandise dans le port de Palma de Majorque. Il a finalement pu accoster, le 24 mai, après que les douanes de la Guardia civil espagnole ont jugé que ses autorisations étaient en règle, selon le quotidien El Mundo.

Évoquant le « pillage » du Sahara occidental lors d’une séance parlementaire, le 21 mai, le gouvernement des Baléares avait demandé à la Guardia civil espagnole d’empêcher le navire Southwester de décharger du sable en provenance de Laâyoune dans le port de Palma de Majorque, rapporte le média local UH Noticias.

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S’exprimant au nom de l’exécutif, le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de la pêche de la communauté autonome des Baléares, Vicenç Vidal, avait évoqué sa « solidarité avec le peuple sahraoui » victime, selon lui, d’un pillage de ses ressources naturelles. À l’appui de sa demande, le représentant de la communauté autonome cite les conclusions du verdit très décrié de la CJUE en décembre qui estimait que le Sahara ne doit pas être un champ d’application des accords de libéralisation entre le Maroc et l’UE.

Deux navires immobilisés

Le Southwester devait arriver au port dans la nuit du mardi 23 mai. Renonçant à l’accostage, il avait décidé de jeter l’ancre dans la baie, au large du port.

C’est la troisième fois en un mois qu’un navire transportant des ressources issues du Sahara occidental rencontre des problèmes. Dans la nuit du 17 mai, l’Ultra Innovation, un navire transportant 55 000 tonnes de phosphate produit par l’Office chérifien des phosphates (OCP) au Sahara a été immobilisé au Panama, sur décision de la justice locale.

Le 1er mai, le NM Cherry Blossom acheminant plus de 50 000 tonnes de phosphates produites par Phosboucraa, une filiale de l’OCP, a été saisi à Port Elizabeth (Afrique du Sud), en provenance du port de Laâyoune et à destination de la Nouvelle-Zélande, sur décision de la justice sud-africaine.

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Ces immobilisations s’inscrivent dans une offensive juridique et commerciale du Polisario et de ses soutiens, afin de raviver la question de l’indépendance du Sahara occidental, actuellement gelée à l’ONU. Il tente par tous les moyens d’obtenir une décision juridique dans un pays qui défend sa thèse afin de s’en servir comme une jurisprudence à faire valoir ailleurs.

Les ressources naturelles du Sahara marocain sont exploitées dans le cadre du droit international et des dispositions de la souveraineté nationale.

Début mai, le porte-parole du gouvernement marocain Mustapha El Khalfi avait réagi sur le sujet lors d’une conférence de presse, expliquant que le Maroc était en règle vis-à-vis du droit international. « Les ressources naturelles du Sahara marocain sont exploitées dans le cadre du droit international et des dispositions de la souveraineté nationale », avait-il déclaré, selon l’agence officielle MAP.

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