Égypte : un plan de dépenses de 2,5 milliards de dollars pour calmer la grogne sociale
Selon l’agence Bloomberg, le gouvernement égyptien a approuvé un plan de dépenses sociales pour soutenir les familles aux revenus bas et moyen, après une percée de l’inflation à un niveau record depuis des décennies. À l’origine de cette inflation, la mise en place d’un système de change flottant de la monnaie nationale.
2,48 milliards de dollars : c’est ce que prévoit de dépenser le gouvernement égyptien en réduction d’impôts sur le revenu, primes pour les employés de la fonction publique et augmentation des pensions et des subventions pour la prochaine année fiscale, a annoncé le ministre des Finances égyptien, Amr el-Garhy. Excepté le volet subvention, ce plan de dépense, qui sera lancé le 1er juillet, va nécessiter l’approbation du parlement, précise Bloomberg.
Ce plan fait partie des efforts du gouvernement pour calmer les contestations qui ont suivi la mise en place de mesures économiques impopulaires réclamées par le Fonds monétaire international (FMI) avant l’octroi d’un nouveau prêt, dans un pays où près de la moitié de la population vit au niveau ou en dessous du seuil de pauvreté.
Une inflation galopante
L’inflation a explosé depuis l’année dernière en Égypte, s’établissant à plus de 30% après que les autorités ont supprimé les restrictions autour de la livre égyptienne, diminué les subventions au carburant et introduit un impôt sur la valeur ajoutée, afin de débloquer un prêt de 12 milliards de dollars du FMI.
La majeure partie de l’argent débloqué permettra d’augmenter les indemnités de retraite et de payer les ajustements au coût de la vie du secteur public, a précisé le ministre Amr El-Garhy. Le ministre adjoint des Finances, Ahmed Kouchouk, a précisé à Al Arabiya TV que le gouvernement avait inclus le coût de ces mesures dans le budget 2017-2018 et qu’il prévoyait toujours un déficit budgétaire équivalent à 9% du PIB.
Regagner la confiance des investisseurs
Depuis novembre 2016, la livre égyptienne a perdu près de la moitié de sa valeur face au dollar. Les autorités affirment que l’accord avec le FMI aide l’Égypte à regagner la confiance nécessaire à la reprise économique, alors que des investisseurs étrangers injectent des milliards de dollars dans les marchés égyptiens de la dette et des capitaux.
L’inflation persiste malgré tout. Le gouvernement estime qu’elle atteindra 23% pour la prochaine année fiscale. La semaine dernière, la banque centrale a augmenté ses taux directeurs de 200 points de base (2%), alors que les autorités doivent prochainement supprimer les subvention au carburant et à l’électricité.
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