Maroc : à El Hoceima, les manifestants continuent de demander la libération de Nasser Zefzafi

Plusieurs milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues d’El Hoceima mardi soir, dans la foulée de la rupture du jeûne du ramadan, pour demander la libération de Nasser Zefzafi. L’homme, présenté comme le leader de la contestation populaire dans la région du Rif, a été arrêté lundi par la police.

A El Hoceima, lundi 29 mai 2017. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

A El Hoceima, lundi 29 mai 2017. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Publié le 31 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Les forces anti-émeutes, déployées sur une place non loin du boulevard Tarik Inb Ziyad pour tenter d’empêcher les manifestants de se rassembler, ont été contraintes de reculer sous la pression des contestataires, dans un face-à-face tendu mais sans incident ce mardi 30 mai. Rassemblés autour des slogans « Nous sommes tous Zefzafi », « Dignité pour le Rif », ou encore « Halte à la militarisation », des manifestants brandissaient par centaines des portraits photocopiés de Nasser Zefzafi, considéré comme le leader de la contestation récente dans le Rif, et interpellé lundi matin par la police pour « atteinte à la sécurité intérieure ». C’est la cinquième nuit consécutive de protestations que connaît la ville.

« Mon fils a agi en homme »

Depuis vendredi en effet, El Hoceima est en ébullition. Des heurts nocturnes ont opposé manifestants et policiers pendant le week-end du 27 et du 28 mai. Près de 3 000 personnes se sont rassemblées lundi soir, sans incident cette fois. La mère de Nasser Zefzafi, présente dans la manifestation de ce mardi, s’est exprimée auprès de l’AFP. « Je suis fier de mon fils, il a agi en homme. Il n’a rien fait d’autre que de manifester pacifiquement pour des revendications légitimes », a-t-elle commenté, en pleurs.

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Comme ils le font régulièrement lors de leurs rassemblements, les manifestants ont de nouveau « juré fidélité au Rif » ce mardi. Ils portaient des banderoles apostrophant les autorités − »Êtes-vous un gouvernement ou une bande de corrompus? » − ou proclamant « Libérez les prisonniers, ou mettez nous tous en prison! »

Rassemblements à Rabat et Casablanca

La contestation s’est propagée à d’autres villes du pas. Des manifestants se sont rassemblés dans la ville voisine d’Imzouren, en présence de nombreux policiers. À Rabat, quelques dizaines de personnes se sont rassemblées en solidarité avec les protestataires d’El Hoceima, avant d’être dispersés par la police devant le parlement. Selon la presse marocaine, les forces de l’ordre sont également intervenues à Casablanca contre un rassemblement similaire, près de la préfecture.

La police a procédé depuis vendredi 26 mai à une quarantaine d’arrestations, visant essentiellement le noyau dur du « hirak » (le mouvement qui anime la contestation depuis six mois), selon un dernier décompte officiel publié lundi soir. 25 d’entre elles auraient été déférées devant le parquet.

40 arrestations selon la police, 70 selon l’association marocaine des droits de l’Homme

Leur procès s’est ouvert mardi avant d’être reporté au mardi 6 juin, à la demande de leurs avocats, qui se sont par ailleurs inquiétés de mauvais traitement subis pendant leur détention. Sept autres suspects ont été remis en liberté provisoire en attendant leur procès. Sept autres encore ont été libérés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Selon l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), le nombre des interpellés dépassait lundi les 70 personnes dans toute la province.

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