Après avoir émigré en Afrique, le Nokia 3310 revient sur le continent européen
Une nouvelle édition du Nokia 3310, le téléphone portable emblématique des années 2000, a été lancée mercredi en Suède, rapporte Reuters. Son prix de vente, élevé, ferait sourire les Africains qui utilisent toujours ce type de téléphone.
Pour les Européens, la réédition de la « brique » de Nokia est un retour à une époque plus simple, où les téléphones servaient à parler et où la seule manière de lire dans le train était d’acheter le journal. Pour les Africains, le son de cloche est différent : le nouveau 3310, qui a été relancé mercredi en Finlande, pays natal de Nokia, n’est qu’une imitation onéreuse du petit portable qui constitue l’épine dorsale de la communication à travers le continent.
Si les téléphones portables sont presque aussi répandus en Afrique qu’en Europe ou aux États-Unis, les smartphone se font plus rares sur le continent : ils ne représentent qu’un tiers des mobiles en Afrique du Sud et un quart au Nigeria, selon une étude du Pew Research Centre. En cause : le coût de l’appareil et le prix des données internet.
Solidité et batterie longue durée
Sans compter que les Africains apprécient toujours la solidité légendaire de la « brique » et sa batterie qui peut tenir plusieurs semaines. Des qualités de poids dans les pays où ni les assurances, ni le réseau électrique ne sont fiables.
Même dans les quartiers huppés de Lagos, les banquiers munis du dernier modèle de l’Iphone conservent souvent un vieux Nokia dans leur poche arrière, au cas où ils auraient un problème de batterie.
Le Nokia 3310 original, un téléphone basique permettant d’appeler et d’envoyer des messages, a été l’appareil le plus populaire du monde en 2000, et le premier portable d’une génération entière d’usagers.
Retour récent sur les marchés
Le groupe Nokia Oyj, qui a dominé le marché des téléphones à l’époque, a revendu ses activités de téléphonie à Microsoft en 2014 pour se concentrer sur l’équipement de réseau de télécommunications.
La marque Nokia n’a pas pour autant disparu. Elle a fait son retour sur le marché des téléphones portables en Europe et en Inde, grâce à un accord de licence avec HMD Global, une entreprise dirigée par des anciens cadres de Nokia et adossée à un fournisseur chinois, le géant Foxconn. HMD, qui détient l’exclusivité d’usage de la marque Nokia sur les téléphones et tablettes pour la prochaine décennie, paiera des redevances à Nokia Oyj.
Les constructeurs du nouveau 3310 tablent sur sa batterie de 22 heures en communication et d’un mois en veille, pour attirer les consommateurs qui cherchent une alternative au smartphone ou plus simplement, un appareil fiable pour les nuits festives. Le nouveau « vieux Nokia » présente un autre avantage : sa simplicité technologique le rend difficilement traçable et impossible à pirater.
Toutefois, le prix de ce nouveau 3310 est totalement déconnecté de ceux pratiqués en Afrique : il faut compter 52 dollars pour la brique, soit le prix d’un smartphone low-cost.
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