Bolloré et sa filiale Socfin à nouveau contestés pour leurs activités dans l’hévéa et le palmier à huile africains

En marge des assemblées générales ordinaire et extraordinaire du groupe Bolloré, jeudi 1er juin, ses actionnaires ont été accueillis par des manifestants pointant les conséquences néfastes de la participation du groupe français au capital de la Société financière des caoutchoucs. Celle-ci exploite des palmiers à huile et de l’hévéa en Afrique.

Vincent Bolloré. © Jacques Brinon/AP/SIPA

Vincent Bolloré. © Jacques Brinon/AP/SIPA

Publié le 2 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

Une coalition d’ONG françaises et sept associations de ressortissants africains (camerounais, ivoiriens, libériens, congolais) ont signifié jeudi 1er juin leur désaccord avec les participations du groupe Bolloré dans l’hévéa et le palmier à huile africains, via la Société financière des caoutchoucs (Socfin), un groupe belgo-luxembourgeois dont Bolloré détient 38,7 % des parts.

Attac, ReAct, Grain, la Confédération Paysanne, Greenpeace, les Amis de la Terre, Survie et l’Unef avaient organisé un comité d’accueil jeudi matin au siège du groupe à Puteaux (en banlieue parisienne), « avec des poissons pourris et d’autres symboles de rivières pollués, de terres accaparés et de droits bafoués pour les communautés locales ».

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Des allégations récurrentes, que le groupe Bolloré réfute systématiquement, n’hésitant pas à brandir la menace judiciaire dès qu’un journaliste fouille d’un peu trop près du côté de ses plantations.

Un conflit ouvert depuis plusieurs années

« Cela fait maintenant plusieurs années que les communautés villageoises riveraines des plantations de la Socfin, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Liberia, en Sierra Leone, subissent des abus des plantations de palmiers, d’hévéas de la Socfin, que cela soit des problèmes de rivières polluées, des problèmes d’espace vital pas respecté autour des villages, des problèmes d’accès aux centres de santé, ou aux écoles », a expliqué à l’AFP Adrien Roux, porte-parole de l’ONG française ReAct.

Présents à l’assemblée générale du groupe, une dizaine de militants, actionnaires symboliques, ont distribué un contre-rapport aux autres actionnaires, « pour montrer la réalité de ce qui se passe sur le terrain ». Parmi les militants, Marielle Benchehboune a interpellé Vincent Bolloré, lui réclamant une rencontre internationale avec des représentants des communautés pour « définir un cadre de dialogue » et conclure un accord global qui mette fin à « toutes les formes de répression dans les différents pays ». Vincent Bolloré aurait, toujours selon elle, accepté le principe d’une pareille rencontre qui pourrait avoir lieu en présence de plusieurs ONG à Paris en juin.

Ce n’est pas la première fois que le patron du groupe est interpellé de la sorte. Vincent Bolloré a même été pris à partie, en 2013, par des paysans africains venus à Puteaux pour lui présenter leurs doléances. Le PDG avait alors promis de se saisir personnellement du problème et de faire pression sur la Socfin pour qu’elle revoie ses pratiques. Sans qu’aucune amélioration notable ait pu être constatée jusqu’à présent sur le terrain par les ONG.

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50 000 hectares d’hévéas et 80 000 hectares de palmiers à huile

La veille de l’assemblée générale du groupe Bolloré, mercredi 31 mai, pour la troisième année consécutive, des citoyens et des militants de diverses associations belges, françaises et luxembourgeoises avaient mené une action publique lors de l’Assemblée générale des actionnaires du groupe Socfin au Luxembourg.

La Socfin exploite 50 000 hectares d’hévéas et 80 000 hectares de palmiers à huile au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Liberia, au Nigeria, en RDC, à Sao Tomé-et-Principe et en Sierra Leone.

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