RDC : le général François Olenga, chef de la maison militaire de Kabila, sanctionné par les États-Unis
Quatre jours après les nouvelles sanctions de l’Union européenne contre des officiels de la RDC, le Département du Trésor américain vient d’inscrire ce jeudi le général François Olenga, chef de la maison militaire du président Joseph Kabila, sur sa liste reprenant les noms des personnes avec lesquelles les États-Unis et leurs ressortissants ne peuvent engager des transactions financières. L’officiel congolais est également interdit de voyage sur le territoire américain.
Décidément, la pression internationale sur Joseph Kabila ne faiblit pas. Le général François Olenga, réputé très proche du chef de l’État congolais et officier influent de l’appareil sécuritaire de la RDC, se trouve désormais sur la « Special designated Nationals List » (SDN) régulièrement mise à jour par le Département du Trésor américain. Une liste qui reprend les noms de personnes visées par des sanctions individuelles définies par l’OFAC, un organisme de contrôle financier.
Annoncée ce jeudi 1er juin, cette mesure intervient 96 heures seulement après les sanctions de l’Union européenne imposées à huit autres officiels congolais et à un ex-chef milicien. Sanctionner le général François Olenga constitue un « message fort » pour rappeler que « les actes de violence, d’agression et de répression de l’armée congolaise contre ses propres citoyens sont inacceptables », a commenté John E. Smith, le directeur de l’OFAC, qui dépend du Département du Trésor.
Olenga et la Garde républicaine
Identifié comme celui qui « supervise la Garde républicaine, une entité dont les membres ont participé à des actions ou des politiques destinées à saper le processus démocratique en RDC », Olenga est également accusé d’avoir conduit, « au nom du président Kabila », des opérations ayant pour but de « réprimer l’opposition politique ». Le Département du Trésor estime aussi que l’officier a « soutenu la réaffectation d’officiers supérieurs d’armée étiquetés pro-opposition ».
« En 2016, Olenga avait joué un rôle plus actif dans la direction de la Garde républicaine », poursuit le Département du Trésor, rappelant qu’en avril de la même année, des soldats de cette unité de l’armée qui dépend directement de la présidence de la République « ont entravé les activités d’une équipe d’observateurs des droits de l’homme et d’experts des Nations unies lors d’une manifestation de l’opposition et tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les militants ».
Le Département du Trésor revient également sur les événements de septembre au cours desquels des soldats de la Garde républicaine « auraient attaqué et incendié les sièges de plusieurs partis politiques [à Kinshasa] », faisant au moins sept morts.
Les États-Unis prêts à adopter d’autres sanctions
Le général Olenga est désormais interdit d’engager des transactions avec les ressortissants américains ou de voyager sur le territoire des États-Unis. Ses biens y sont également gelés.
Safari Beach, un site aménagé dans le parc présidentiel de la N’Sele, identifié comme étant son bien, est également visée par les sanctions de l’OFAC. Et les États-Unis se disent « prêts à adopter d’autres sanctions contre ceux qui entravent le processus démocratique et électoral en RDC ».
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