Libye : Le Drian sonne le tocsin contre les jihadistes…
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, tente de convaincre François Hollande et certains des alliés régionaux de la France de la nécessité d’une intervention directe en Libye contre les jihadistes qui s’y cachent.
François Hollande et Jean-Yves Le Drian sont passés en mode commando dans la perspective d’une action militaire en Irak - mais peut-être aussi en Libye. Outre la visite très médiatisée du président français à Bagdad, le 12 septembre, il était prévu que son ministre de la Défense se rende plus discrètement dans les Émirats arabes unis, dans la matinée du 15 septembre, avant, dans l’après-midi et jusqu’au lendemain matin, de rejoindre l’Égypte, où il s’est entretenu avec le président Abdel Fattah al-Sissi.
À Abou Dhabi comme au Caire, il n’a pas été seulement question de l’Irak. Depuis quelques semaines, le gouvernement français tente en effet d’alerter la communauté internationale sur l’extrême fragilité de la Libye. Et il compte sur les Émiratis et les Égyptiens pour participer à une hypothétique intervention militaire.
Selon une source proche du ministre, "les Tunisiens et les Tchadiens ont déjà appelé à l’aide ; et l’Algérie [où le chef d’état-major français, le général de Villiers, devait se rendre du 13 au 15 septembre] est très inquiète". Ladite intervention n’est toutefois pas pour demain. "Nous ne disons pas : "on va partir en guerre". Nous disons qu’il faut s’y préparer", explique un proche du ministre.
L’identification des cibles a commencé
Même s’il est "hors de question de donner le feu vert à une opération terrestre d’envergure", ainsi que le précise une source libyenne, l’idée est de frapper un grand coup contre les jihadistes dans le Sud-Ouest et à Derna, dans l’est de la Cyrénaïque. Parmi les cibles potentielles, plusieurs fermettes non loin de la localité d’Obari (ouest du Fezzan) qui servent parfois de refuge aux trafiquants de la région.
Récemment, des "barbus" étrangers s’y sont installés. Ils ne se mélangent pas à la population et ne quittent jamais leur repaire, dont les clôtures ont été surélevées : Mokhtar Belmokhtar lui-même serait passé par là. Reste à convaincre François Hollande de la nécessité d’une intervention. Pour l’instant, le président français est loin d’en être partisan.
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