Maghreb : les mesures anti-fraude du bac 2017

Caméras de surveillance, numéro vert, sanctions pénales… Après les errements et les polémiques de 2016, la vigilance est maximale cette année.

Dans une salle de classe à Casablanca, au Maroc, le 22 octobre 2012. (photo d’illustration) © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

Dans une salle de classe à Casablanca, au Maroc, le 22 octobre 2012. (photo d’illustration) © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

CRETOIS Jules

Publié le 7 juin 2017 Lecture : 3 minutes.

Les trois pays du Maghreb ont déclaré la guerre à la fraude aux examens du baccalauréat. En Tunisie, les 565 centres d’examen pour les épreuves du baccalauréat qui se tiennent du 7 au 14 juin, seront équipés de « dispositifs développés » pour détecter et empêcher les tentatives de « triche électronique », a déclaré Omar Ouelbani, directeur des examens au ministère de l’Éducation, sur les ondes de Jawhara FM, le 9 mai. « Nous avons décidé cette année de munir les centres d’examens de 400 brouilleurs de téléphones mobiles supplémentaires », a-t-il expliqué.

Un numéro vert en Tunisie

En plus d’une campagne nationale de sensibilisation à la fraude aux examens et au plagiat littéraire – lancée sur les réseaux sociaux et dans le milieu universitaire -, l’Observatoire tunisien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (OTESRS) a mis en place un numéro vert, le 80102222, pour dénoncer ces cas de triche. Une campagne menée en collaboration avec l’Instance nationale de lutte contre la corruption et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

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Et que risquent les fraudeurs ? Un arrêté du ministère de l’Éducation en date du 21 mars 2017, modifiant l’arrêté du 24 avril 2008 relatif au régime de l’examen du baccalauréat, prévoit pour les cas de fraude, de tentative de fraude ou de mauvaise conduite une interdiction de s’inscrire à l’examen pour une période allant de 1 à 3 ans et l’exclusion des établissements éducatifs publics. Si la fraude ou la tentative de fraude s’accompagne d’une mauvaise conduite, l’interdiction de s’inscrire à l’examen passe de 2 à 5 ans.

Algérie : pour que cela ne se reproduise plus !

En Algérie, où quelques deux millions de candidats s’apprêtent à passer le bac à partir du 11 juin, la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, a organisé une conférence de presse, début mai, pour présenter les mesures visant à éviter toute tricherie. En 2016, un véritable scandale avait entaché la période d’examen. Des fuites massives de sujets avait créé la polémique et quelques voix s’étaient élevées pour demander l’annulation de la session, ni plus ni moins.

Cette année, tous les moyens de communication, les téléphones portables en premier lieu, devront être déposés à l’entrée des centres d’examen dans une salle réservée à cet effet. Certains sites d’examen seront équipés de caméras de surveillance et même, à en croire la ministre, de brouilleurs de téléphones portables… En amont, le ministère de l’Intérieur s’est assuré de sécuriser les sites où se dérouleront l’examen. Tandis que le nombre de centres où sont conservés les sujets des épreuves ont, par ailleurs, été réduits. Près de 690 000 fonctionnaires sont mobilisés pour l’occasion.

Maroc : la méthode Hassad 

Au Maroc, ce sont environ 325 000 jeunes candidats qui se sont présentés, mardi 6 juin, aux premières épreuves du baccalauréat. Un peu plus de 41 000 fonctionnaires sont chargés de surveiller les examens.

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En 2016, environ 16 000 cas de fraude avaient été enregistrés. Résultat, cette année, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Hassad, a employé un ton qui rappelle qu’il était il y a peu encore, à l’Intérieur : « Je conseille aux élèves malintentionnés de mieux préparer leurs examens au lieu de se retrouver derrière les barreaux ». Au Maroc, la loi a été amendée il y a peu et aujourd’hui, des peines de prison ferme sont prévues à l’encontre des tricheurs.

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